Les ouvriers ont travaillé tout l'été au refuge Adèle Planchard, situé à 3 169 mètres d'altitude.
La mise en conformité de l'assainissement sur ce bâtiment est le résultat du diagnostic effectué par le SACO (Syndicat d'Assainissement du Canton de l'Oisans) sur l'ensemble des refuges de l'Oisans dans le cadre du contrat de rivière en partenariat avec l'Agence de l'eau.
Une extension du refuge a été créée sur 23 m2, dans le prolongement du bâtiment construit en 1981 par la STD (Société des touristes Dauphinois). Un nouvel espace qui abrite désormais les toilettes sèches (2 WC et un urinoir) et une douche (pour les gardiens !).
Ce bloc sanitaire s'inscrit dans la logique du bâtiment actuel par son système constructif (pierres du site), sa forme et ses matériaux (réutilisation des bacs démontés de l'ancienne façade).
En s'inscrivant dans la pente sur 2 niveaux, la partie haute (sanitaires) est de plein pied avec le refuge, tandis que le local technique, en partie basse, héberge notamment le système nécessaire au WC sec (tourniquet de séchage et de stockage des sacs).
La mise en place d'un bac à graisse pour les effluents de la cuisine et la déconstruction de l'actuel bloc WC extérieur (à gauche sur l'image) font également partie du projet ainsi que la pose de trois panneaux photovoltaïques complémentaires.
Captage et pompe à effet bélier
Une nouvelle alimentation en eau a été réalisée en contrebas du refuge. L'eau est captée dans la moraine au niveau d'une petite mare glaciaire (visible sur l'image à droite).
Une conduite en acier prend alors le relais pour exercer une chute de 18 m de dénivelé vers une pompe de relevage à effet bélier. Sans la moindre énergie électrique, le bélier hydraulique remonte alors l'eau par à-coups successifs jusqu'au refuge, 46 mètres plus haut. Le système permet de relever jusqu'à 3 000 l d'eau par 24 h en direction des réservoirs du refuge
Le bélier hydraulique est une invention de Montgolfier qui date de 1796 et on ne trouve plus qu'un seul fabricant, français de ce type de matériel.
Schéma 1 : Au début du fonctionnement le clapet anti-retour (5) est fermé sous l'effet de la pression amont de la colonne (3).
l'eau arrive par la conduite (1) et s'échappe à l'extérieur (2) par la soupape primaire (4).
Schéma 2 : Quand l'eau atteint une vitesse suffisante, la soupape primaire (4) se ferme et le coup du bélier se produit :.
Le clapet anti-retour (5) s'ouvre et l'eau monte alors à la fois dans la cloche (6) pour absorber une partie du choc et dans la colonne vers le refuge(3) .
Schéma 3 : La soupape primaire (4) se réouvre sous l'action de son ressort. La pression de l'air de la cloche (6) redescend au fur et à mesure que l'eau est refoulée par la colonne (3).
Le cycle peut alors recommencer...
La pompe à bélier d'Adèle Planchard en action !
La mise aux normes pour l'eau potable et l'assainissement est un plus pour le confort du refuge et la limitation des rejets dans le milieu.
Sur un programme 285 930,00 €, le Parc national des Ecrins a apporté sa contribution à hauteur de 10 % (28 000 €).
La réception des travaux a eu lieu le 24 août dernier, en présence du président de la STD, Christian Utzmann, du bureau d'études, des différents prestataires et du Parc national des Écrins.
Voir le journal de bord du Refuge avec les photographies de la gardienne, Noémie Dagan dont certaines sont publiées dans cet article.
Au-delà des images de chantiers, les levers de soleil sont une pure merveille avec une vue exceptionnelle sur la Barre des Ecrins.