La vie en rose pour la trame verte et bleue ?

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À l'échelle régionale, les acteurs de l'environnement travaillent à établir les éléments de cet outil d'aménagement du territoire en faveur de la biodiversité. Des travaux qui ont vocation à alimenter les décrets d'application de la loi dite "Grenelle 2".

Si la trame verte et bleue reste quelque chose d'encore bien mystérieux pour beaucoup, en coulisses, les acteurs de l'environnement sont au travail. Plusieurs réunions de travail ont eu lieu en Région PACA, dont le 10 novembre dernier à Buoux (Lubéron) dans le cadre du Schéma régional de cohérence écologique (SRCE).

Mais...qu'en est-il exactement ?

Cédric Dentant et Hervé Cortot, du Parc national des Écrins y participaient. Ils tentent ici de nous éclairer sur la démarche.

Reprenons depuis le début : la notion de trame verte et bleue est issue - prenez votre souffle ! - de la loi de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l'environnement (1) du 3 août 2009 (loi n° 2009-967). Cette approche repose sur la prise en compte dans la gestion environnementale non plus des seuls espaces naturels exceptionnels ("réservoirs de biodiversité" - comme un parc national par exemple), mais également des corridors écologiques et surfaces végétalisées ou aquatiques qui les relient.
Ainsi, l'article 23 de la loi susnommée précise :
"Pour stopper la perte de biodiversité sauvage et domestique, restaurer et maintenir ses capacités d'évolution, l'Etat se fixe comme objectifs :
- la constitution, d'ici à 2012, d'une trame verte et bleue, outil d'aménagement du territoire qui permettra de créer des continuités territoriales.
- [...]"

Cette trame verte et bleue, une fois établie, contribuera à diminuer la fragmentation des habitats (et ainsi endiguer leur perte), maintenir la biodiversité, faciliter le déplacement d'espèces sauvages, etc. Le tout basé non plus sur une approche essentiellement patrimoniale de la biodiversité, mais sur une approche fonctionnelle, que ce soit à l'échelle du paysage ou de la population.

Il va de soi que la mise en pratique de tels objectifs ira aussi loin que l'utopie pragmatique permettra de le faire...

Cohérence et solidarité écologique

Pour donner corps à ces objectifs, rien de tel que de rassembler plusieurs dizaines de cerveaux d'acteurs de l'environnement pour les faire travailler ensemble. C'est la démarche menée dans le cadre du SRCE (Schéma régional de cohérence écologique) au Château de l'environnement, à Buoux (Luberon), pour expliciter concrètement 40 propositions d'actions.

Le SRCE est animé en PACA par les 5 parcs naturels régionaux (Camargue, Alpilles, Luberon, Verdon, Queyras), associés à des laboratoires de recherche (le Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive (CEFE, Montpellier), et l'Institut méditerranéen d'écologie et de paléoécologie (IMEP, Marseille).

Les propositions d'actions, établies au fil des différentes rencontres organisées par le SRCE, ont vocation à alimenter les contenus des décrets d'application de la loi dite "Grenelle 2".

Et plus les réflexions avancent, plus la question jusque là propre aux parcs nationaux de "solidarité écologique" pointe le bout de son nez : l'aboutissement de la trame verte et bleue serait de prendre la forme de la solidarité écologique ! En somme, il s'agit de l'exportation de ce concept à l'ensemble du territoire national.

S'il reste bien des filtres institutionnels avant que de telles propositions puissent espérer être transposées en textes réglementaires, la vitalité du réseau des acteurs de l'environnement en PACA aura tiré un bien grand bénéfice à de telles rencontres.

Pour en savoir plus, consulter le site du ministère de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de la mer

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