Vol au-dessus d'un parc national

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Parapentes, deltaplanes, planeurs : la concertation avec les pratiquants est en cours pour établir les règles d'un survol des Écrins, respectant certains sites à enjeux environnementaux, dans le cœur du Parc comme dans l'aire optimale d'adhésion.

Le 18 novembre, le Parc et la Fédération française de vol libre (FFVL) se sont rencontrés à Tallard pour discuter des modalités de pratique sur le territoire du parc national des Ecrins.
Les partenaires ne partent pas de rien puisque une convention était signée en 1999. Le principe est de faire savoir aux libéristes quels sont les enjeux environnementaux et voir avec eux comment épargner les espèces naturelles susceptibles d'être perturbées, notamment lors de leur reproduction.

La nouvelle loi réformant les parcs nationaux nécessite que l'on revoit les mesures d'application de la réglementation de la pratique dans le cœur. Rappelons que le décret précise que le survol non motorisé à une distance inférieure à 1000 m du sol est réglementé. Elle invite aussi le Parc à proposer des orientations de gestion du patrimoine naturel dans l'aire d'adhésion, sans pour autant s'appuyer sur des outils réglementaires.

Une nouvelle convention qui précise comment et quand il est possible de survoler le territoire du parc en parapente s'avère donc nécessaire.

2009-11-ffvl-bouquetinLes premières propositions qui, pour l'avenir font consensus, visent à protéger les bouquetins lorsqu'ils sont vulnérables. C'est le cas notamment en hiver, lorsqu'ils sont contraints sur des vires pour trouver à se nourrir. C'est aussi le cas en mai et juin quand les étagnes (femelle bouquetin) se cachent pour mettre bas leur cabri. Elle est alors extrêmement craintive et protège son petit contre les attaques des aigles et par analogie contre les parapentes.

2009-11-ffvl-aigleIl faut aussi protéger la reproduction des rapaces de falaise. L'aigle, le faucon pèlerin, choisissent leur nid en février et couvent jusqu'en avril. Ensuite l'élevage des jeunes est assuré avec un vulnérabilité moindre. Il est donc préconisé aux parapentistes de ne pas s'approcher à moins de 700 mètres des falaises où nichent des rapaces entre février et avril. Un zonage précisera sur une carte ces dispositions qui sont un principe de précaution en aire d'adhésion et une disposition réglementaire dans le cœur du parc national.

La nécessité de partager des arguments suppose que les échanges soient approfondis entre le Parc national et la FFVL. La future convention insistera donc sur les modalités d'animation et d'échange d'informations entre les clubs locaux et les agents du parc national.

Une réunion de concertation avait déjà eu lieu le 25 juin dernier entre le Parc national des Écrins et les représentants des Fédérations françaises de vol libre et de vol à voile (FFVL et FFVV). L'objectif est d'établir une convention et de travailler sur les aspects réglementaires de ces pratiques qu'il serait opportun de préciser dans la future charte.