Voilà quarante ans, la surface des glaciers des Alpes Françaises était estimée à 370 km². Ces données reposent sur le dernier inventaire exhaustif des glaciers des Alpes françaises qu'avait conduit Robert Vivian en 1971. Un travail réalisé depuis les cartes IGN dont les dates des relevés glaciaires dataient de 1967-71.
Malgré une légère crue glaciaire dans les années 80, la surface était révisée à 340 km² en 1986. Pour obtenir ce chiffre, Antoine Rabatel du Laboratoire de Glaciologie de Grenoble (LGGE) avait utilisé des images satellites.
Le retrait glaciaire de ces dernières décennies a conduit le LGGE et l'Université de Savoie à actualiser la carte des glaciers des Alpes. Les photographies aériennes de l'IGN, prisent en 2009 avec une précision de 50 cm, ont notamment permis cette nouvelle cartographie.
Le travail de Marie Gardent, doctorante au sein du laboratoire EDYTEM et spécialiste de la dynamique des glaciers, vient d'être publié dans le cadre du projet GlaRiskAlp : la surface des glaciers des Alpes françaises est aujourd'hui estimée à 275 km².
Malgré la complexité des calculs, la comparaison avec l'inventaire de 1971 permet de dégager une tendance. Pour l'ensemble des Alpes françaises, la surface moyenne des glaciers aurait diminué de 26 %.
Au delà de ces moyennes nationales, le retrait glaciaire reste bien différent d'une région à une autre. Ainsi, le retrait glaciaire dans le massif des Ecrins (-37%) a été 3 fois supérieur au retrait glaciaire dans le massif du Mont Blanc. Cela s'explique notamment par des sommets moins élevés dans les Ecrins et par la proximité avec la mer Méditerranée.
Podium des Ecrins
Au palmarès du Parc national des Ecrins, le glacier de la Girose, accolé au glacier de Mont de Lans, présente aujourd'hui une surface de glace continue de 810 hectares.
En seconde position se trouvent les 485 hectares du glacier Blanc, un glacier suivi de près puisque la perte de masse glaciaire est calculée chaque année par les équipes du Parc national.
Le glacier Noir conserve sa troisième place.... de justesse ! En effet la branche du glacier venant de l'Ailefroide (270 hectares ) s'est séparée de la branche venant du Col des avalanches (120 hectares).
Le glacier de la Pilatte (ci-dessus), fort de ses 264 hectares, se positionne désormais comme un prétendant au podium !
Pour en savoir plus
Glacier blanc : le recul s'accélère - Novembre 2012
Encore une très mauvaise année pour le glacier Blanc dont le front s'est retiré de plus de 100 mètres en 2012. L'hiver n'a pas été très enneigé et l'été plutôt chaud : au bilan, le glacier a perdu en moyenne 1,45 mètres d'épaisseur cette année.
Glacier Blanc : toujours au régime "sec" - Décembre 2011
Rien de nouveau sous le soleil : le glacier blanc continue de maigrir. Au bilan de l'année 2011, un recul du front de 76 mètres et une perte de 83 cm d'eau, en moyenne sur l'ensemble du glacier.
Le glacier Blanc abandonne le bout de sa langue - septembre 2011
Les 100 derniers mètres du front du glacier qui étaient protégés par une couverture de pierres, ne sont plus rattachés à la partie vivante du glacier. Désolidarisée de la partie blanche supérieure, cette glace morte va disparaître.
Toujours moins de glace - Décembre 2010
Moins forte qu'en 2009, la tendance au retrait est confirmée cette année encore par le bilan chiffré du suivi des glaciers dans les Écrins.
Glacier Blanc : un hiver "normal" - juin 2009
Le résultat des mesures réalisées par carottage au mois de mai est dans la norme des neuf dernières années.
Télécharger le cahier thématique sur les glaciers :
Le cahier Glaciers - 2005 (6.91 MB)
Qu'est-ce qu'un glacier. Pourquoi et comment suit-on les glaciers du parc national des Écrins ?
Carnets de terrain et résultats des suivis.
