GR50 : l'avis des usagers et des professionnels

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Riches d'enseignements, deux enquêtes récentes traduisent le regard de professionnels et de citoyens sur la randonnée dans le massif des Écrins. Concernant le GR50, qui manque de notoriété, il s'agit aujourd'hui de décider de son maintien ou de son abandon.

Dans le cadre de l'étude sur l'avenir du GR50, deux enquêtes en ligne ont été menées conjointement de février à début mai, par le bureau d'étude Altimax missionné par le Parc national. L'une visait les socio-professionnels travaillant sur le massif, l'autre étudiait la perception des clientèles. Dans les deux cas, les résultats sont probants et riches d'enseignements.

Une enquête qualitative auprès des socio-professionnels

GR54 : tracé en rose - GR50 : tracé en bleu

S'adressant principalement aux accompagnateurs en montagne, aux moniteurs VTT, à des hébergeurs ou à des offices de tourisme, cette enquête a mis en relief les atouts et les faiblesses du GR 50.

Les professionnels du massif des Ecrins, jugent que le GR 50 est accessible et doté de paysages beaux et variés. Il propose, pour eux, une offre en hébergement plutôt correcte. Les sentiers en balcon et le dénivelé moyen de cet itinéraire le rendent accessible au plus grand nombre.

Par ailleurs, son aspect sauvage fait de lui une destination de choix pour les randonneurs, las des itinéraires très fréquentés tels le Tour du Mont Blanc ou le GR 20.

Néanmoins, la longueur de l'itinéraire (équivalente à 21 jours de marche), son manque d'entretien et surtout sa faible notoriété ne jouent pas en sa faveur.

Satisfaits d'être consultés dans ce projet de requalification du GR 50, la plupart des personnes estime que le développement du GR 50 dynamiserait leur économie. Si la randonnée itinérante représente dans l'ensemble une faible part de leur activité (22% en moyenne – 10% maxi pour la moitié), les 3/4 considèrent que l'essor du GR 50 est important pour leur développement.

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14-05-sentier-295C'est pourquoi, selon eux, il serait indispensable de communiquer sur le circuit (topo-guide, site Internet) et de le commercialiser (offres packagées, réseaux de réservation). Enfin, plusieurs professionnels sont favorables à une mise en valeur renforcée à destination des vététistes.

Une enquête pour recueillir l'opinion des randonneurs

Les 386 personnes ayant répondu à cette enquête de clientèle complètent et nuancent les données évoquées auparavant.

La moyenne d'âge des sondés est de 46 ans et près d'un quart ont plus de 60 ans. 96 % sont des Français et près de la moitié réside en Isère et dans les Hautes-Alpes.

La majorité d'entre eux pratiquent la randonnée pédestre (9/10), un tiers pratique la randonnée cyclo ou le VTT et une personne sur cinq la randonnée équestre.

83% des personnes interrogées ont déjà pratiqué la randonnée dans les Ecrins - dont 42% de manière itinérante.
Lors de leur dernière venue dans les Ecrins pour faire de la randonnée, 52 % des visiteurs étaient en séjour pour une durée moyenne de 8 jours. Les touristes séjournant pratiquent la randonnée en étoile à 20 % et à 17% pour les séjours itinérants en randonnée. Les locaux pratiquent pour 2/3 la randonnée à la journée.

L'enquête révèle un problème de notoriété et une confusion entre le GR 54 et le GR 50. Il y a un réel manque de notoriété du GR 50, même auprès des locaux puisqu'il n'est cité spontanément en itinéraire de référence que par 1% des répondants (34ème position). Le GR 54 est mieux identifié par les randonneurs mais connu sous 4 appellations différentes : Tour des Ecrins (10 %), GR 54 (7%), Tour de l'Oisans (5%). Son nom commercial «Tour de l'Oisans et des Ecrins» n'est pas cité.

Le GR 50 est le moins pratiqué de ces deux itinéraires même si 39 % des personnes n'ont emprunté ni le GR 50 ni le GR 54 durant leur dernier séjour dans le massif.

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Pour la préparation de leur randonnée, les marcheurs utilisent en majorité les cartes IGN (89%) et Internet (65%). Les topo-guides (49 %) arrivent en 3ème position. Les GPS et autres panneaux d'information étant très peu utilisés (moins de 1%).

Le GR 50 est jugé "beau", "varié et "sauvage" par les répondants le connaissant. La présence du Parc national est considérée comme un autre atout (65 %) de même que la qualité des paysages traversés (60 %). Toutefois, cette étude confirme qu'il est perçu comme "long" et "peu connu". Les trois points d'amélioration les plus cités sont la qualité des hébergements, l'accueil et la promotion liés à cet itinéraire.

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Les résultats de ces deux enquêtes ouvrent la voie à plusieurs pistes de réflexion. Les acteurs impliqués dans la gestion du GR 50 seront amenés dans les mois qui viennent à se prononcer sur les actions à mener pour la revitalisation de l'itinéraire... ou son abandon.

> Projet cofinancé par l’État à travers le FNADT et la Région Provence-Alpes-Côtes d'Azur.

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