
Chez les plantes, la notion d'espèce n'est jamais évidente car il existe de nombreuses espèces qui ont de fortes variations morphologiques suivant les conditions de vie.
Il existe aussi beaucoup d'espèces qui s'hybrident lorsqu'elles sont en contact. On peut citer l'exemple du peuplier d'Amérique, introduit en France au XIXème siècle, qui s'hybride systématiquement avec le peuplier noir d'Europe, malgré une séparation totale depuis le Crétacé !
Il peut aussi exister des espèces très faciles à repérer dans certaines vallées des Alpes, qui, dans d'autres, sont moins évidentes à identifier.
C'est le cas des primevères qui poussent sur les rochers au fond du Valgaudemar. A chaque fois qu'un botaniste veut les déterminer, il se trouve devant un imbroglio difficile à démêler : la primevère en question présente le port de la primevère hirsute avec la pilosité de la primevère du Piémont, ou bien le contraire... N'y aurait-il qu'une seule espèce ?
En 2008, Pierre Salomez, alors botaniste au Parc national des Ecrins (ci-dessus), n'avait pu tirer l'affaire au clair.
Six ans plus tard, pour essayer de résoudre cette énigme, un jeune chercheur, Florian Boucher, va réaliser des analyses génétiques dans le cadre de ses travaux.
Les récoltes ont eu lieu dans le secteur du lac du Lauzon, avec l'appui et l'expérience de Pierre Salomez, aujourd'hui en retraite, en espérant que ces analyses puissent enfin permettre de "mettre un nom" à cette magnifique plante qui fleurit fin mai-début juin.