Archéologie - Histoire

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Faudon - les murets et les clapiers d'épierrement ©Marc Corail - Parc national des Ecrins

L'histoire d'un territoire est indispensable pour le comprendre, le vivre et l'aimer.
La recherche archéologique aide à construire le puzzle complexe du passé, plus ou moins lointain, des sociétés humaines de montagne. Le Parc national des Écrins accompagne les archéologues dans leurs démarches scientifiques. Ce travail se fait en lien étroit avec les services régionaux de l'Archéologie (SRA). Des équipes ont développé des méthodes de fouilles adaptées à l'altitude et ont pu démontrer que les hommes parcourent et utilisent la montagne depuis beaucoup plus longtemps qu'on ne le pensait !

Chantier four à chaux - valgaudemar - aspres les corps - © aspres autrefois Passé récent ou passé lointain, passé resté dans les mémoires ou passé oublié... Bien des passés sont à reconstituer et à assembler.

Dans le cadre de la stratégie scientifique du Parc national des Écrins, l'accent a été mis sur les milieux pastoraux et les milieux d'altitude. Ces espaces sont difficiles d'accès, le travail se fait dans des conditions climatiques souvent difficiles (vent, froid, neige...).

De plus, dans les Écrins, les indices archéologiques sont ténus, les ossements ou le mobilier céramique étant quasi absents car rapidement dégradés par les sols acides (roches cristallines). Il ne reste alors que les matériaux lithiques (silex...) ou les charbons de bois pour fournir des indices.

Depuis plus de 15 ans, différentes équipes ont élaboré des méthodes originales de prospection et de fouille en altitude.

archéologie dans les Ecrins - photo CNRS Camille JullianSilex, pointes de flèche... et peinture !

 Ces recherches ont permis de faire des découvertes importantes. L'une des principales est d'avoir démontré une fréquentation de la montagne dès 15 000 ans avant notre ère, puis durant le Mésolithique (8000-7000 avant notre ère) alors que les glaciers commençaient à reculer.

Les hommes ont très tôt parcouru les parties hautes du massif, en témoigne une lamelle découverte à 2400 m d'altitude datée de 15 000 -10 000 avant notre ère mais aussi une pointe de flèche néolithique retrouvée à 2 560 m.

Peinture rupestre en altitude dans les Ecrins - photo CNRS Camille Jullian Des travaux récents tentent de trouver des indices d'occupation humaine autour des lieux les plus hostiles du massif comme les névés et les glaciers et, plus particulièrement, dans les abris sous roche les jouxtant.

Enfin, en 2010, pour la première fois, une peinture rupestre en ocre rouge représentant deux quadrupèdes dont un cervidé a été découverte en altitude dans le massif des Écrins. Elle est porteuse de beaucoup d'espoir pour mieux comprendre l'environnement et les différents modes de vie des populations montagnardes depuis plusieurs milliers d'années.

Seul l'œil averti d'un archéologue pouvait repérer l'histoire potentielle de ces pâles traces dans le rocher.

Mur des Vaudois - Les Vigneaux ©Jean-Philippe Telmon - Parc national des Ecrins

Pour savoir plus, lire aussi :

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De l'art rupestre dans les Ecrins

Une montagne parcourue depuis la préhistoire

Une pointe de flèche en silex

La cuisson du pain ©Eric Vannard - Parc national des Ecrins