Faune sauvage

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Jeunes chouettes de Tengmalm ©Daniel Combrisson - Parc national des Ecrins

 La richesse de la faune des Écrins tient à la diversité de ses conditions écologiques : le campagnol provençal et le lézard ocellé, espèces méridionales, y côtoient le campagnol des neiges et le lagopède alpin, reliques des dernières glaciations. Plus de 350 espèces de vertébrés sont recensées. Quant aux invertébrés, seule une fraction de la population a dévoilé ses mystères.

Sonneur à ventre jaune ©Mireille Coulon - Parc national des EcrinsPour conserver ce patrimoine naturel d'exception qui a motivé la création du Parc national des Ecrins, il convient de bien le connaître. Les différents programmes d'inventaire, de suivi ou d'études engagés sur le territoire poursuivent tous cet objectif d'acquisition de connaissances au service de la gestion conservatoire de la faune sauvage.

Depuis plus de 40 ans, les agents du Parc national des Ecrins, parfois avec l'aide de spécialistes, ont collecté plus de 300 000 données sur la faune afin de savoir quelles espèces fréquentent le massif, comment évoluent leur population ou encore comment interagissent ces espèces avec les autres activités du territoire. Autant de questions auxquelles un gestionnaire d'espace se doit de pouvoir répondre. 

Le cœur du parc national des Ecrins est une zone de protection spéciale pour la conservation des oiseaux dans le cadre du réseau européen Natura 2000.

Douze espèces d'oiseaux y ont été retenues comme espèces à enjeux prioritaires. Première d'entre elles, le lagopède alpin fait l'objet d'attentions particulières en terme de suivis démographiques mais aussi de protection de ces zones de nidification. Son proche cousin le tétras lyre, sensible au dérangement en hiver par les activités de loisirs, n'est pas oublié pour autant, de même que les grands rapaces.

Aigle royal ©Daniel Combrisson - Parc national des Ecrins L'aigle royal fait l’objet depuis 1985 de dénombrements réguliers ; près de 40 couples fréquentent aujourd’hui les Écrins. Le gypaète barbu et les vautours fauve et moine, naguère éliminés des Alpes, survolent à nouveau régulièrement les alpages. De vastes opérations de comptage, moments privilégiés de partage avec le public, sont organisées chaque année : en août pour les vautours et en octobre pour le gypaète barbu.

Espèce emblématique du massif, le chamois est une sentinelle pour prévenir le risque de transmission de pathogène entre troupeau domestique et faune sauvage. Les suivis mis en œuvre par les équipes de terrain sont basés sur la récolte d'indicateurs de changements écologiques qui ne s'intéressent pas qu'aux seules évolutions d'effectifs mais également à la performance des populations : reproduction, paramètres de survie, état sanitaire,...

Diego au lac des Pisses - Suivi bouquetin par géolocalisation ©Rodolphe Papet - Parc national des Ecrins Le bouquetin fréquente à nouveau les Ecrins grâce aux réintroductions qui y ont été menées. Outre des comptages organisés annuellement, un programme de suivi par localisation GPS a été engagé.

Une application sur le site internet du Parc permet de visualiser sur un écran d'ordinateur ou un smartphone les déplacements des bouquetins actuellement équipés d'un collier-émetteur : un nouvel outil de partage des données scientifiques, utile notamment pour les écoliers du territoire qui suivent cette opération.

Voir l'application

Autre méthodologie nouvelle, la génétique à partir d'échantillons de crottes récoltées sur la neige en hiver nous informe sur la démographie du lièvre variable, ce petit lutin d'altitude que l'on connaît si mal.

Barbastelle ©Mireille Coulon - Parc national des EcrinsGrâce à la vidéosurveillance dans des gîtes ou à la détection acoustique sur des territoires de chasse, on peut observer des chauves-souris sans aucun dérangement. L'informatique aussi participe à l'évolution des pratiques : saisie des observations sur le web ou récoltes de données directement sur le terrain par les gardes-moniteurs sur des tablettes numériques.

Enfin, la plupart des actions sur la faune n'acquiert de la pertinence que si elles sont conduites à une échelle plus large que le seul espace protégé. Pour cette raison, le parc collabore à de nombreux réseaux tels que l'Observatoire des galliformes de montagne, l'Observatoire de la grande faune et de ses habitats ou encore le Réseau grands carnivores de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage pour le suivi des deux grands prédateurs loup et lynx.

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