Du beau temps, des températures relativement clémentes pour la saison : les opérations de comptage des bouquetins de la population Vieux Chaillol-Sirac se sont déroulées dans de bonnes conditions. Elles se sont échelonnées sur un mois entre la fin janvier et la fin février 2025.
Les résultats en détail
La campagne annuelle a débuté par deux sessions de comptage sur les adrets de Champoléon, la principale zone d’hivernage des bouquetins du Champsaur. Les observateurs répartis sur les sept secteurs historiques ont dénombré 315 puis 320 individus. « L’année dernière, nous avions retenu un chiffre de 349 individus, commente Rodolphe Papet, technicien patrimoine dans le Champsaur. Il y a donc une différence négative de 8,3 %, autant dire, rien de significatif. »
Évolution du nombre de bouquetins comptabilisés à Champoléon depuis 1999
C’est du côté des noyaux de population périphériques que les observateurs ont constaté une évolution : le nombre de bouquetins continue d’y croître. Sur les secteurs de Molines-Jartier, Prapic, Gaulent, Entre les Aygues, Réallon et Gioberney, 222 individus ont été comptabilisés, contre 162 l’année dernière.
Noyau principal et noyaux périphériques constituant la population globale Vieux Chaillol-Sirac, cette colonie compte donc au moins 542 bouquetins en 2025.
Champoléon, un site de référence
Si ces chiffres ne sont pas forcément pertinents à comparer d’une année sur l’autre, ils permettent de tracer des tendances fiables sur le long terme. À ce titre, le site de Champoléon est très précieux, comme l’explique Rodolphe Papet. « Le suivi des sept secteurs de Champoléon constitue une référence, grâce à la régularité et l’ancienneté des comptages, depuis l’hiver 1999-2000. Ce genre de sites se fait de plus en plus rare en France. »
L'équipe de comptage du 18 février 2025 à Champoléon. Un grand merci à tous !
Des bouquetins voyageurs
Réintroduit à Champoléon en 1994 et 1995, le bouquetin a donc largement prospéré depuis. La colonisation des vallées voisines a débuté une dizaine d’années plus tard, avant de se poursuivre vers le Valgaudemar, l’Embrunais et la Vallouise. Désormais, les bouquetins du Champsaur se dispersent jusqu’au nord du massif. Comme pour la petite colonie du lac du Pavé (Villar-d’Arène), le mystère de l’origine des bouquetins présents depuis 2017 dans le vallon de la Selle (Saint-Christophe-en-Oisans) a pu être levé grâce à la génétique. Bien que ces deux secteurs comptent chacun une population de bouquetins beaucoup plus proche géographiquement (Cerces pour le lac du Pavé, Valbonnais pour le vallon de la Selle), ce sont bien les bouquetins du Champsaur qui sont à l’origine de ces nouveaux noyaux.
Les populations historiques de bouquetins dans les Écrins et les nouveaux noyaux