Réallon, dernière station créée dans les Alpes françaises

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Station de Reallon - © M.Coulon - Parc national des Écrins
Une petite oeuvre multimedia (POM), consacrée à la station en balcon sur le lac de Serre-Ponçon. Dans les toutes dernières productions du centre de l'oralité des Hautes-Alpes, elle vient compléter la série de la mémoire des stations des Hautes-Alpes

Mémoire des stations des Hautes-Alpes 

« On tombe amoureux à Réallon » - Vallée de Réallon 

Réallon est la dernière station réalisée dans les Alpes françaises. Les premiers projets débutent avec l’arrivée du nouveau maire, Adrien Gleize, élu en 1977, qui doit faire face à la contestation d’un groupe d’habitants et au rejet du projet de station par le ministère de l’Équipement.

Le maire, conscient de la baisse de population dans sa commune, du déclin de son agriculture et de la situation excentrée de la vallée par rapport aux grands axes de communication, maintient son cap et présente un nouveau projet compatible avec les procédures d’autorisation de l’État. A la même époque, les dirigeants de la GTM (Grands Travaux de Marseille) perçoivent que Réallon est admirablement placée, puisque adossée au « nouveau » parc national des Écrins né en 1973 et surplombant le lac de Serre-Ponçon ; cet atout les amène à proposer un projet qui vient rencontrer celui du maire, soucieux de dynamiser son territoire. La station de Réallon, « station des quatre saisons » est inaugurée le 21 décembre 1985.

 

On tombe amoureux à Réallon - Vallée de Réallon from Pierres qui roulent on Vimeo.

Réallon va progressivement monter en puissance, jusqu’en 2009 où un programme d’aménagement va lui permettre d’atteindre les 2 000 lits, de réaménager le front de neige et de créer une réserve collinaire pour l’enneigement artificiel des 80% de la station.  Néanmoins, de nombreuses questions restent en suspens dans la vallée : comment passer d’une société organisée autour de l’agriculture à une société tournée vers le tourisme ? Comment la création de la station a-t-elle divisé les habitants ? Sur quelle spécificité, les acteurs de ce territoire de montagne s’appuient-ils pour se distinguer des autres stations de ski alentour ? Entre préservation et développement touristique « hors sol », entre pôle-village et pôle-station, comment articuler offres du territoire et demande touristique, comment trouver des formes d’équilibre entre les vœux d’une population présentielle et les engagements nécessaires au développement de la station. Après des moments d’incertitudes, l’aventure continue…

Enquêtes orales : Anne-Sophie PICO 
Scénario et suivi de réalisation : Anne-Sophie PICO - Réalisation : Jean-Jacques HERNANDEZ 
Crédit photographique : Isabelle MANZONI, Denis RICHARD et Archives départementales des Hautes-Alpes. 
Avec les témoignages de : Jean-Michel OLLIEU, Nathalie et Henri-Philip MARTIN, Isabelle MANZONI et Ted BONHOMME 
Production : Centre de l’Oralité Alpine (Département des Hautes-Alpes) 
Durée : 7'21 
Décembre 2017 

Voir aussi, dans les récentes productions, issues des "collectes" réalisées par le centre de l'oralité des Hautes-Alpes :

Des rendez-vous manqués à Céüse
L’authentique intérieur - Vallée de Crévoux

Et alors que la station de Puy Saint-Vincent célèbre ses 50 ans en 2018, c'est aussi l'occasion de revoir la "POM" réalisée en 2015 sur l'histoire de sa création et de celle des autres stations de la Vallouise :

Les stations de Pelvoux et de Puy Saint-Vincent, les étoiles vallouisiennes from Pierres qui roulent on Vimeo.

« Les stations de Pelvoux et de Puy Saint-Vincent, les étoiles vallouisiennes » 

La Vallouise avait construit sa réputation dès la fin du XIXe siècle sur l’alpinisme, c’est pourquoi la montée en puissance du ski à la fin de la seconde guerre mondiale laissait à penser que la commune la plus préparée au tourisme, Pelvoux, se saisirait de cette opportunité pour compléter son offre en matière d’activités de montagne. C'est ce qu'elle fit tout comme la commune de Vallouise qui installe son premier téléski dès les années 50, mais c’est Puy Saint-Vincent, initialement la plus éloignée du développement, qui va faire preuve de plus d’ambition en orientant totalement son économie sur le ski. En effet, un premier projet est porté par la SEDHA – Société d’Equipement du Département des Hautes-Alpes - mais à la suite de son retrait, Puy Saint-Vincent poussée par des entrepreneurs locaux, démarre à la fin des années 60 et poursuit son extension sur 1 600 par des promoteurs du Midi ; Pelvoux monte en puissance au début des années 80, alors que Vallouise dont on imaginait un équipement initial depuis le fond de vallée stoppera le fonctionnement de ses téléskis en 1975. Renversement de polarités, personnalités fortes, réseaux et péripéties constituent la trame de cette histoire du ski en Vallouise.  

Fiche technique
Enquêtes orales : Julia MONTREDON
Scénario et suivi de réalisation : Julia MONTREDON
Réalisation : Sophie KAHN
Crédit photographique : Parc national des Ecrins, Archives départementales des Hautes-Alpes, Mairie de Puy Saint-Vincent, Centre de Romainville, UCPA, Team Les Collets Productions, Mylène GAJOL, Sophie KAHN.
Avec les témoignages de : Jean-Paul CARLHIAN, Francis CHAUD, Pierre GUICHARD, Jean-Paul VIENNET, René ENGILBERGE, Denis ROBERT, Yvon GARNIER, Vincent ROLLAND
Production : Centre de l’Oralité Alpine (Département des Hautes-Alpes)
Durée : 14’13
Septembre 2015