Indice région vivante : comment se porte la biodiversité en PACA ?

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Adapté en 2017 d’un indice mondial créé par le WWF, l’indice région vivante (IRV) permet de connaître l’évolution des écosystèmes et de la biodiversité depuis 2000 en région Provence-Alpes-Côte d’Azur. La faune de montagne n’est pas en reste puisque le Parc national a participé à la mise à jour de l’indice grâce aux différents suivis scientifiques qu’il met en place dans le massif.

Un indice de référence pour les politiques publiques

Sonneur à ventre jaune © M. Corail - PNE L’indice planète vivante est un indicateur mondial de référence pour mesurer les changements de l’état de la biodiversité mondiale. Conçu par le WWF (World Wide Fund for Nature) en 1997, il est utilisé notamment par les décideurs politiques et les organisations internationales comme l’ONU.

Au niveau de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, c’est l’agence régionale de la biodiversité et de l’environnement qui est à l’origine de l’adaptation locale de cet indice. L’objectif est identique : suivre l’état des écosystèmes et de la biodiversité, en s’intéressant aux évolutions des populations de vertébrés de la région.

L’IRV, comment ça marche ?

Les données sont fournies par les gestionnaires d’espaces naturels et par les associations naturalistes en charge du suivi d’espèces. C’est l’année 2000 qui sert de référence en région PACA, avec un indice fixé à 1. Tous les changements ultérieurs chez une espèce sont interprétés d’après cet indice de départ : si l’indice est supérieur à 1, les populations ont augmenté depuis 2000 ; s’il est inférieur à 1, les populations ont diminué.

La mise à jour entamée en 2021 permet ainsi de mettre en perspective 325 espèces de vertébrés, soit 33 % des espèces de mammifères et 41 % des espèces d’oiseaux présentes en région PACA. Le document de synthèse de ces données est téléchargeable en bas de page.

Un focus (imparfait) sur les massifs alpins

Bouquetins sous la neige © P. Saulay - PNE Le Parc national des Écrins a été sollicité pour alimenter les données en lien avec les milieux montagnards, plus précisément sur les populations de bouquetins, lièvres variables, marmottes, bondrées apivores, sonneurs à ventre jaune, aigles royaux, tétras lyres, perdrix bartavelles, lagopèdes et gypaètes barbus.

Un petit bémol est toutefois à apporter sur l’élaboration de l’IRV, comme l’explique Yoann Bunz, chargé de mission faune vertébrée au Parc national : « l’indice porte par définition sur les populations suivies. Dans la plupart des cas, on suit des espèces car on leur prête un intérêt particulier. C’est parfois parce qu’elles sont en déclin, mais ça peut aussi être parce qu’elles font l’objet de mesures de gestion, d’une réintroduction ou d’une opération de repeuplement. Ce sont donc des espèces qui ont des chances de mieux se porter que d’autres. Ces tendances positives masquent alors des déclins "invisibles" car non mis en lumière. C’est par exemple le cas dans l’arc alpin où la forte augmentation de certaines espèces comme le chamois ou le bouquetin "dissimule" une tendance globale beaucoup plus mitigée avec un certain nombre d’espèces dont les populations sont aujourd’hui en déclin. »

Et à l’échelle régionale ?

Quelques résultats et constats ressortent des dernières données :

  • L’IRV 2000-2021 présente une stabilité apparente, ce qui résulte en réalité de situations très contrastées selon les espèces : sur les 325 espèces de vertébrés considérées, 45 % sont en augmentation, 41 % en déclin et 14 % ne présentent pas de dynamique claire.
  • La protection stricte des espèces impliquant la protection de leurs habitats est bénéfique et permet une augmentation de leurs effectifs.
  • Les actions de conservation menées sur les espèces menacées ont des résultats positifs, leurs effectifs progressent.
  • Les espèces menacées sont généralement en déclin alors que les effectifs des espèces de moindre préoccupation présentent en moyenne une meilleure tendance.