
Ce n'est pas le premier chantier que les services de l'ONF chargés de la restauration des terrains en montagne (RTM) mènent à bien dans le torrent du Béranger, à La Chapelle-en-Valjouffrey. Situé dans le cœur du parc national, en Valbonnais, le cours d'eau ne semble pas mériter autant d'attention quand on le regarde tranquillement s'écouler par beau temps. Et pourtant, lors d'épisodes orageux, il est capable de creuser ses versants et de mobiliser d'importantes quantités de matériaux qui viennent s'accumuler dans la gorge encaissée (talweg) de ce vallon.
Dans le passé, les ouvrages créé avec des grosses pierres puis en béton n'ont pas résisté. Cette fois, le RTM, l'ONF et le Parc se sont entendus pour mettre en œuvre une technique utilisant du bois et de la paille.
Peu répandue en France, la méthode est plus commune en Autriche et en Suisse. La souplesse des matériaux doit permettre à l'ouvrage de se déformer... sans casser. C'est ce qu'espèrent les techniciens, sans certitude bien évidemment. Mais si le torrent prend tout de même le dessus, ce sont des éléments naturels qu'il emportera.
Pour la réalisation du chantier, les principales difficultés ont été liées à l'utilisation du câble pour acheminer les grumes dans ce site fort peu commode. Mais le chantier a été instructif pour tous et ses initiateurs le considèrent comme une démarche exemplaire qu'ils espèrent reproduire dans d'autres sites. Sa réussite est à mettre à l'actif des ouvriers, techniciens et ingénieurs qui ont développé pour cela beaucoup d'ingéniosité, de savoir-faire et de bonne volonté.
De fait, c'est un sentiment de satisfaction qui prédominait ce 12 octobre devant le chantier du Béranger qui touche à sa fin. Un suivi des ouvrages est prévu pour connaître leur condition de vieillissement...