Circaètes d'altitude

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Dans le Briançonnais, deux couples de circaètes Jean-le-blanc ont niché cette année de part et d'autre du col du Lautaret et élevé chacun un jeune jusqu'à l'envol. Une découverte et un record d'altitude pour la reproduction de ce rapace dans les Écrins.

A l'approche de l'hiver, les circaètes Jean-le-Blanc fréquentant notre massif sont déjà repartis vers l'Afrique, où leurs proies, essentiellement des serpents et des lézards, n'hibernent pas.

La nidification des circaètes est connue de longue date sur les parties basses du massif des Écrins où les reptiles sont nombreux. Dans le Briançonnais, secteur d'altitude où les observations de circaète chassant dans les alpages à plus de 2000 m sont régulières, nous n'avions pas de données sur sa reproduction.

Des prospections ont été conduites cette année pour rechercher d'éventuels reproducteurs. Elles ont permis la découverte de deux couples répartis de part et d'autre du col du Lautaret. Le couple de la Guisane niche dans un pin sylvestre à 1550 m d'altitude tandis que le couple de la Haute-Romanche niche dans un mélèze à environ 1600 m, établissant ainsi le record d'altitude de nidification pour cette espèce dans les Écrins.

Le couple de la Haute-Romanche a aussi la particularité d'être le seul couple connu ayant construit son aire sur un mélèze, probablement du fait de l'absence du pin sylvestre qui est, de loin, l'arbre préféré du circaète.

En altitude, les conditions climatiques plus rigoureuses peuvent provoquer des échecs plus fréquents de la reproduction du circaète Jean-le-Blanc.

"Cette année, chaque couple a élevé un jeune jusqu'à l'envol autour du 20 août. Il faut dire que le printemps a été précoce et agréable, conditions qui ont favorisé l'activité des reptiles et permis une chasse abondante" commente Frédéric Goulet, alors garde-moniteur dans le secteur. En effet,  les serpents et autres lézards sont particulièrement sensibles aux conditions météo et ne se montrent guère en cas de printemps humide et froid. Si le circaète mâle peut se rabattre sur des proies de substitution comme la grenouille, il aura du mal à nourrir sa femelle et son jeune lors de longues périodes de mauvais temps.

Sur l'image, ci-dessus, un couple de circaètes Jean-le-Blanc au nid avec leur petit. Il ne s'agit pas de l'un des couples du Briançonnais mais d'une image prise par Robert Chevalier, garde-moniteur du Parc national, passionné de photographie animalière.

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