Le Scirpe de Hudson trouvé dans l'Embrunais

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Au bord du lac de Laus, à l'Alpe de Vautisse, le Trichophore des Alpes est une rareté dans le massif. Une seule autre station était connue jusqu'alors, à Champoléon dans le Champsaur.

Très visible en fruit, anodin le reste du temps. Mireille Coulon, garde-monitrice du Parc des Écrins dans l'Embrunais est passée au bon moment au lac du Laus (2550 m), à l'Alpe de Vautisse (commune de Réotier), le 14 septembre dernier.

"Je n'étais jamais allée à ce lac qui est un peu à l'écart du passage. Sur le bord, des tâches blanches ont attiré mon regard. Cela ressemblait à une linaigrette mais beaucoup plus petite". De retour à la maison, elle a cherché dans les livres... Pourtant, ce n'est pas avec les Linaigrettes (Eriophorum) qu'elle pouvait trouver la plante... mais avec les Scirpes.

Avec la description qu'elle en a faite à un collègue botaniste, plus de doute... Il s'agit de Trichophorum alpinum appelé aussi Scirpe de Hudson ou... Linaigrette des Alpes (allez comprendre...).

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Une belle découverte. Jusqu'alors, la présence de la plante n'était connue qu'à un seul autre endroit dans les Écrins, au bord du lac de Prelles, à Champoléon, dans le Champsaur. Mentionnée également dans le Valgaudemar, elle n'y a (encore) jamais été retrouvée.

Dans l'Atlas des plantes protégés de l'Isère, on peut lire que ce scirpe,  haut de 10 à 30 cm, se développe aux étages montagnard et subalpin, sur sols neutres à légèrement acides, très humides et pauvres en éléments nutritifs. Il trouve ces conditions dans les bas-marais alcalins et dans les tourbières "de transition" à sphaignes. Protégé en Rhône-Alpes (seuls trois points apparaissent sur la carte de l'atlas isérois), il ne l'est pas dans les Hautes-Alpes. Les raretés n'ont pas toujours le même statut.

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