Ce faible enneigement est un record qui dépasse celui des années 2005 et 2002. Un évènement assez rare qui ne se reproduit en moyenne que tous les 15 ans environ. Heureusement, un déficit pas aussi extrême et rare que celui de 1976, année de la sécheresse encore bien présente dans les mémoires, et dont la période de retour est de 200 à 300 ans.
Mais le déficit d’enneigement est bien là, assez homogène sur toute la surface du glacier, depuis le front à 2 700 m jusqu’à plus de 3 700 m d’altitude, avec environ 2 m de neige de moins que l’hiver dernier (2020-2021) qui constituait plutôt une « bonne » année d’accumulation. Les mesures dans la face Nord, effectuées le 30 mai, l’ont également confirmé : entre 3,5 et 5 m de neige cumulée selon les balises, alors que nous avions plutôt mesuré entre 6 et 8 m les années précédentes.
Il faudra donc vraisemblablement s’attendre cette année à des valeurs de fonte assez importantes de la glace en raison de la disparition rapide de la couverture de neige dans le bas du glacier. Le mois de mai très chaud (3°C au-dessus des normales saisonnières) a déjà bien dégarni le front du glacier et à peine quelques centimètres de neige recouvrent la glace dans la chute de séracs en face du refuge du glacier Blanc.
Une ambiance déjà bien estivale pour le front du glacier Blanc
Le Parc national tient à remercier le PGHM de Briançon, le détachement aérien de gendarmerie de Briançon et le gardien du refuge des Écrins pour leur aide technique et logistique précieuse !