Trois paravalanches démontés à Chantepérier

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Le 30 août dernier a été l’occasion d’une belle coopération entre l’équipe valbonnaise du Parc national et le service local RTM (restauration des terrains de montagne) : le démontage de paravalanches installés en 1994 sur les hauteurs de la commune de Chantepérier, en cœur de parc à 2 200 m d’altitude, et devenus obsolètes.

Démontage de paravalanches à Chantepérier © B. Benyoub

Un contexte climatique différent

Baki Benyoub, garde-moniteur du Valbonnais, raconte l’origine de ces paravalanches : « Dans les années 1980, la vallée de la Malsanne connaissaient des hivers rigoureux et neigeux. D’énormes avalanches descendaient souvent jusqu’au fond de la vallée et menaçaient le hameau de la Chalp à Chantelouve ainsi que la route départementale montant au col d’Ornon. Après des études par les services RTM et le déblocage de crédits, des paravalanches ont été construits en montagne afin de prévenir les risques d’avalanche en déplaçant les cumuls de neige par un système de barrière à vent. » Cette installation réalisée en 1994 comprenaient trois rangées de barrières en bois mesurant entre 10 et 30 m de long, fabriquées sur place avec des panneaux de planches de mélèze fixés sur des poteaux scellés au sol, le tout haubané par plusieurs câbles.

Déblaiement de l'avalanche de 1986 à la Chalp

Déblaiement de l'avalanche de 1986 tout près du hameau de la Chalp

Des installations devenues vétustes et superflues

Les paravalanches détériorés par le temps © B. Benyoub Au fil du temps, le manque d’entretien et les rudes conditions climatiques ont détérioré ces ouvrages exposés au fort vent du nord à cette altitude. Les hivers plus doux et moins enneigés ont également rendu ce type d’installation inutile. « L’idée de démonter ces paravalanches vétustes a émergé il y a un moment, explique Baki, mais c’est en 2023 que la commune de Chanteperier a pu prévoir cette opération dans son budget. »

Quatre tonnes de matériaux démontés

C’est le service RTM qui a été choisi pour effectuer ce chantier dans le cœur de parc, appuyé par le Parc national qui a proposé son aide. Quatre agents du Parc ont ainsi été détachés pour prêter main forte aux cinq ouvriers du RTM. Baki dresse le bilan de cette opération : « Nous avons pu boucler le chantier en une journée. Cela a permis de démonter et stocker environ deux tonnes de câbles dans des big bags et autant de bois qui seront héliportés en vallée et triés. Le chantier a aussi été l’opportunité pour le Parc et le RTM de collaborer, sachant que ces deux services se côtoient dans le Valbonnais mais ne travaillent pas souvent ensemble. » Une belle réussite donc pour ce projet qui a rendu à la montagne son aspect naturel en faisant disparaître une pollution visuelle et une gêne probable pour les lagopèdes vivant à cette altitude.

Démontage de paravalanches à Chantepérier © B. Benyoub Démontage de paravalanches à Chantepérier © B. Benyoub