Mis en place et proposé par le Museum national d’Histoire naturelle de Paris (MNHN), le programme Vigie-Nature-Ecole permet aux enfants, dans le cadre scolaire, de participer à un véritable programme de recherche et de suivi sur la biodiversité dite « ordinaire ». Le Parc national des Ecrins, en lien avec l’Education nationale, a proposé aux écoles du territoire d’y participer.
Mercredi 27 février dernier, des enseignants et des gardes-moniteurs impliqués dans cette initiative se sont retrouvés au siège du Parc national des Écrins pour une journée d’information sur les protocoles et les outils du programme national.
Des études (USA - Sandra L. Hofferth ; Japon – National Institution for Youth Education) ont mis en évidence la diminution du temps passé à l’extérieur par les enfants, et la perte de l’expérience de nature (balade, pêche, observation de la nature, grimpe dans les arbres, …) au bénéfice du temps passé devant un écran.
L’objectif du programme Vigie-Nature-Ecole est de recréer du lien entre les enfants et la nature : en effet, des chercheurs en psychologie de la conservation ont montré que l’expérience directe avec la biodiversité favorise l’émergence de comportements favorables à sa protection. Or nous sommes, pour la plupart, de moins en moins familiers avec la biodiversité et parfois même peu tolérants envers les éléments naturels présents dans notre quotidien. Les chercheurs parlent de l’extinction de « l’expérience de nature ».
Sept protocoles sont proposés : plantes sauvages en milieu urbain (sauvages de ma rue), escargots, insectes pollinisateurs (Spipoll), chiroptères (Vigie-chiro), oiseaux des jardins, algues brunes et bigorneaux du littoral Atlantique, Manche et Mer du Nord.
De nombreux outils très opérationnels ont été créés pour les enseignants et leurs élèves : films d’animation, livrets de participation, fiches ressources, quizz, clés de détermination des espèces, … A découvrir sur le site internet de Vigie-Nature-Ecole.
7 classes "vigie-nature" dans les Ecrins
Dans les Ecrins, des classes des écoles de Villar d’Arène, de Monêtier-les-Bains, de L’Argentière-la-Bessée, de Puy Saint-Eusèbe, de Saint-Jean Saint-Nicolas, de Chauffayer et de Saint-Bonnet participent au programme, accompagnés chacun par un(e) garde-moniteur dans le cadre des projets pédagogiques conduits par les agents du Parc national
> VOIR AUSSI "un garde, une classe".
D’autres écoles des Hautes-Alpes, situées en dehors de l’aire d’adhésion du parc national, participent également, notamment à Gap (Le Stade), Saint-André d’Embrun, Chorges, ...
Sébastien Turpin, professeur de Sciences de la Vie et de la Terre, détaché par l’Education nationale au MNHN, est venu présenter le programme aux enseignants et agents du Parc national concernés ou intéressés.
Pour démarrer la journée, un bref état des lieux de la biodiversité, mise en danger par les activités humaines, principalement par le changement d’occupation des sols, le changement climatique et l’agriculture intensive : pour exemple, 32 % des oiseaux nicheurs en France sont désormais menacés de disparition…
Les participants ont ensuite joué à un jeu permettant d’aborder la façon dont sont élaborés les protocoles scientifiques en fonction des objectifs visés.
Puis, l’après-midi, Sébastien Turpin a proposé de tester les protocoles sur les escargots et sur les oiseaux.
Le printemps à venir, n’en doutons pas, sera fructueux en récolte de données faites par les enfants, sur les escargots, les oiseaux, les insectes pollinisateurs et les chiroptères, protocoles choisis par les enseignants. Elles seront enregistrées sur le site internet de Vigie-Nature-Ecole et contribueront ainsi à une meilleure connaissance de la biodiversité.
6 000 élèves ne France participent au programme cette année.
Vous aussi vous pouvez participer !
Le MNHN propose aussi à tous, citoyens lambda, agriculteurs, collectivités et associations, … de participer à plusieurs observatoires de sciences participatives !
Escargots, bourdons, oiseaux, papillons, …. Rendez-vous sur le site internet de Vigie-Nature
A l’heure actuelle, 14 000 personnes « grand public », 2 000 naturalistes, 400 agriculteurs et 200 gestionnaires d’espaces verts y participent, rejoignez-les !