Bouquetins des Écrins : histoire et nouvelles

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Voici les traditionnelles nouvelles de la colonie de bouquetins réintroduits dans le massif du vieux Chaillol-Sirac. L'occasion de présenter cette espèce emblématique et de rappeler son histoire.

En ce début d'été 2009,  les prospections sur les zones d'estives viennent de se terminer pour la colonie réintroduite dans le Champsaur en 1995 et 1996 : 213 bouquetins ont été observés dont 37 cabris, 83 femelles, 78 mâles et 15 jeunes d'un an. La colonie est estimée aujourd'hui à 330 individus.

Pour connaître les dernières nouvelles détaillées de cette colonie : Nouvelles bouquetins- 2009 - été (96.88 KB)

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L'histoire d'une reconquête

À la fin XIXème siècle, le bouquetin des Alpes est sauvé in extremis de disparition. Depuis le massif du Grand Paradis en Italie, la reconquête commence là où les hommes le laisse vivre.

L'homme prend conscience de sa responsabilité quant à la disparition de certaines espèces. Parfois, il s'emploie à les restaurer.
La première réintroduction a lieu en Suisse en 1906. En France, elle a lieu en 1959 dans les Hautes-Alpes. C'est la colonie des Cerces (Briançonnais) qui compte environ 400 individus.

Les réintroductions vont se succéder dans la deuxième moitié du XXème siècle.
Dans le Parc national des Écrins, il y a eu trois réintroductions :
1) 1977 dans l'Embrunais ( échec )
2) 1989 dans le Valbonnais. Actuellement, la colonie compte plus de 100 individus
présents aussi en Oisans
3) 1994-1995. Installation de la 22ème colonie de bouquetins des Alpes dans le Sud-Ouest du massif des Écrins. Des 30 pionniers, la population est actuellement estimée à 330 individus en ce début d'été 2009.

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L'espèce est maintenant installée sur les vallées du Champsaur, Valgaudemar, Vallouise et Embrunais.

La France compte plus de 8700 bouquetins répartis sur les départements de Haute Savoie, Savoie, Isère, Drôme, Hautes-Alpes, Alpes de Haute-Provence et Alpes-Maritimes. En 1960, ils n'étaient que quelques dizaines dans le massif de la Vanoise.
En Europe, l'espèce est présente également en Italie, Suisse, Allemagne, Autriche, Slovénie. Soit environ 30 000 bouquetins.

C'est en hiver que les mâles et femelles (étagnes) se retrouvent et se rassemblent pour le rut annuel qui assurera la pérennité de l'espèce. Les barres et les vires escarpées accueillent pour cette période les hardes. Le reste de l'hiver sera temps d'économie d'énergie et de déplacements. Seulement assurer la ration quotidienne d'herbe sèche et ne pas s'exposer aux avalanches.

Au printemps, c'est l'allégresse, les hardes de mâles se recomposent dans le bas des alpages et joutent pour s'assurer un rang social. Les hardes d'étagnes et de jeunes profitent eux aussi de cette herbe nouvelle.

2009-07-bouquetins1En juin, les étagnes gestantes se retirent dans des vires secrètes pour mettre bas un cabri. Au cours de l'été, nous les verrons regroupées en nurseries dans les hauts versants de nos montagnes. Cette saison est favorable pour prospecter le massif en quête de nouveaux territoires.

Les premières neiges d'automne ramènent lentement "les boucs des pierres" vers les zones d'hivernage, généralement les grands versants rocheux exposés au Sud.

Carte d'identité

Nom scientifique : Capra ibex ibex
Aspect général : le mâle adulte (bouc) pèse de 75 à 110 kg pour une hauteur au garrot de 80 cm, porte de grandes cornes striées mesurant jusqu'à 90 cm de long.
La femelle (étagne) se distingue par sa taille plus petite, ses cornes plus courtes, environ 28 cm. Elle met bas un cabri tous les un à deux ans.
Statut : espèce protégée sur tout le territoire français
Longévité : 15 - 20 ans
Famille : bovidés