Vigilance sur la qualité des eaux !

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P onctuellement, des anomalies bactériologiques ont été mises en évidence par le suivi mené pendant trois ans au coeur des Écrins. Si la situation n’est pas (encore) inquiétante, la problématique est à prendre en compte pour l’avenir… et dans les discussions sur la future charte du Parc.

Huit torrents du coeur du Parc ont fait l’objet de prélèvements réguliers pendant trois ans, réalisés par des agents de terrain du Parc formés spécifiquement à ce travail (voir écho n°25). Le bilan des analyses montre que les activités humaines peuvent dégrader ponctuellement la qualité bactériologique de certains cours d’eau.

Quatre torrents présentent une dégradation bactériologique. Le rejet des eaux usées du hameau de Dormillouse affecte le torrent du Chichin. En Embrunais, c’est le torrent de Chargès qui est touché par les activités d’alpage. Les torrents du Gioberney (Valgaudemar) et du Vénéon (Oisans) sont touchés par les hébergements situés en altitude (refuges, hameaux...). "Par chance, cette pollution est 'diluée' par les forts débits dont bénéficient encore ces eaux d’altitude... alimentées principalement par les glaciers". Pour Matthieu Villetard, qui a coordonné ce programme, "au-delà de l’état des lieux de la qualité de l’eau dans le Parc, ce programme a permis d’intégrer le réseau de suivi national (Agence de l’Eau) et de cibler les suivis à réaliser dans le futur pour mieux connaître l’évolution de ces impacts." La qualité de l’eau, son usage et ses fonctions : ces questions comptent parmi celles qu’il s’agit d’aborder en premier lieu avec les élus en lien avec les gestionnaires d’hébergement ou de restauration d’altitude et le monde agricole. D’autant que les prélèvements analysés ont été effectués dans des torrents de haute montagne, là où les risques de pollutions sont plus limités. L’impact sur le milieu est fort différent, et forcément plus marqué, dans des zones plus en aval où l’impact des activités humaines est plus fort : prélèvement d’eau pour l’électricité, eau potable, assainissement, industries, camping, agriculture... il s’agit donc d’être particulièrement vigilant concernant ce qui se passe à l’amont.

Pour faire connaître les résultats de ce programme, des fiches techniques ont été réalisées à l’intention d’un public de techniciens, pédagogues et acteurs socio-économiques.
Ces documents proposent une clef de détermination de la qualité des eaux, basée sur la présence ou l’absence de certaines espèces bio-indicatrices : des petits inverterbrés, visibles à l’oeil nu, qui sont plus ou moins résistants à la pollution.

Elles peuvent être utiles comme support d’animation scientifique ou de terrain, pour comprendre les enjeux de la qualité de l’eau et sensibiliser les hébergeurs, éleveurs... et tout un chacun !

Ces fiches éditées sont disponibles sur simple demande dans les secteurs du Parc et au siège à Gap-Charance. On peut les télécharger en format numérique ci-après.

icon Suivi de la qualité de l'eau - Enjeux et méthodes (535.25 KB)
icon Suivi de la qualité de l'eau - Les résultats (2.84 MB)