
Le rapport des deux gardes-moniteurs qui sont montés vendredi dernier au Saut du Laire est sans appel : d'importants travaux vont être nécessaires pour rétablir l'accès à ce site très fréquenté du Haut-Champsaur. En attendant, compte tenu de l'instabilité du terrain et des chutes de pierre, il est très fortement déconseillé d'emprunter cet itinéraire.
Michel Francou et Emmanuel Evin, gardes-moniteurs du Parc national dans le secteur du Champsaur ont découvert l'étendue des dégâts alors qu'ils allaient aux Rougnoux pour réaliser le sondage de neige mensuel destiné aux services d'EDF (gestion des barrages).
"Les vrais ennuis commencent un quart d'heure avant la chapelle de la Saulce..." raconte Michel Francou.
"Une coulée de boue barre le chemin et, loin d'être stabilisée, elle continue de glisser dans le ravin, où tout en bas, bouillonne le Drac.
Non seulement il faut regarder où mettre les pieds sur le terrain mouvant mais il faut regarder aussi en amont car, de là-haut, il tombe des blocs de rochers."
Alors que le clocher de la chapelle est en vue et que les agents du Parc sont soulagés d'avoir échappé aux projectiles, ils découvrent que, là encore, le sentier a été totalement emporté et que le terrain continue de glisser.
Plus loin, alors qu'ils approchent du Saut du Laire dans la neige profonde et trempée, la montagne de l'Homme attire leur attention : elle est "décapée" des deux mètres de neige qui la recouvraient...
"L'avalanche est arrivée jusque sur le replat du Saut du Laire qu'elle occupe entièrement.. sur vingt mètres d'épaisseur !"
Le Drac a été barré pendant un moment et le niveau de l'eau est monté de deux mètres, noyant la pelouse et les terriers de marmottes qui y étaient creusés. Triste fin pour les occupantes.
"La nature sélectionne les plus futées et celles qui habitent en sécurité dans le versant seront chargées de repeupler le site" ajoute Michel Francou. Outre le travail des marmottes, il pense déjà à celui qui attend les équipes d'ouvriers et les agents du Parc pour rétablir l'itinéraire.
"Avant d'engager les travaux, il faudra attendre que le terrain se stabilise et que l'essentiel des purges de pierre soit terminé" prévient déjà Daniel Briotet, le chef de secteur. "Pour l'instant, il est dangereux de dépasser le plateau de Charnières".
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