Une belle opportunité en 2023
La genèse de cet atlas est en lien avec un constat simple : « Depuis la création du Parc national des Écrins, il existe une vraie dynamique d’amélioration des connaissances sur les populations de chauves-souris du massif, explique Yoann Bunz, chargé de mission faune vertébrée. Mais il restait des zones peu prospectées dans certains secteurs, et aucun travail de compilation de nos données n’avait jamais été fait. » Une opportunité se présente en 2023 : Lauren Trebucq, chiroptérologue dans le Dévoluy, sollicite un appui du Parc pour une étude visant à étudier des espèces de chauves-souris encore peu connues. Son but est de détecter les gîtes de reproduction de la sérotine de Nilsson, de la sérotine bicolore et de l’oreillard montagnard, pour in fine, mieux veiller à leur conservation.
Une quarantaine d’enregistreurs posés dans le massif
Pendant deux étés (2023 et 2024), les agents du Parc national apportent leur aide pour poser des enregistreurs autonomes d’ultrasons dans des endroits favorables à la présence de chauves-souris. « La majorité des secteurs prospectés sont des zones humides d’altitude, précise Yoann Bunz. C’est là que l’on va trouver beaucoup d’insectes, et donc un garde-manger conséquent pour les chauves-souris. » Tout le massif des Écrins est concerné, avec une quarantaine d’enregistreurs posés dans les sept vallées, à des altitudes et dans des milieux différents : au glacier Blanc dans la Vallouise (2 633 m, pelouses/éboulis), au lac du Pont d’Arsine dans le Briançonnais (1 669 m), la cabane de Surette (1 648 m, alpage), l’étang des Payas (1 408 m), le hameau du Bourg dans le Valgaudemar (1 187 m, village)…
L’atlas, un instantané des connaissances sur les chiroptères
Si Lauren Trebucq s’intéresse très précisément à trois espèces pour son étude, ce sont des données beaucoup plus vastes qui sont recueillies grâce aux enregistreurs. « C’est la première fois qu’on prospecte aussi largement et de manière homogène sur le territoire et dans les milieux », confirme Yoann Bunz. À l’automne 2024, une collaboration est ainsi lancé entre le Parc national et la scientifique. Son objectif : analyser finement l’ensemble des enregistrements, les combiner avec les données déjà en possession du Parc, et formaliser ainsi un vrai premier état des lieux. « L’atlas en est le résultat, explique Yoann. Bien sûr, ce n’est pas un travail exhaustif. C’est un instantané à un moment donné de l’état de nos connaissances sur les chiroptères. Il nous permettra d’orienter des actions de gestion et d’autres projets de recherche pour aller creuser là où des inconnues subsistent. »
Les chauves-souris, un monde à découvrir
Les chiroptères sont des mammifères encore peu étudiés et donc peu connus. En France métropolitaine, il existe 36 espèces de chauves-souris, toutes insectivores. Parmi elles, 26 sont présentes dans le parc national des Écrins, dont 12 sont considérées comme prioritaires, du fait de leur mauvais état de conservation ou du manque de connaissances à leur sujet.
Pour en savoir plus sur les chauves-souris
Consulter le dossier Les chauves-souris, des super-héroïnes à protéger




