Dans les tourbières du plateau du Taillefer vit cette grande libellule reconnaissable à ses beaux yeux verts et son corps allongé vert métallique ou noir brillant, sans aucune tache jaune mais cerclé d’un anneau clair. Le mâle, très territorial, patrouille ! La femelle tapote de son abdomen la surface de l’eau et pond au-dessus des sphaignes. Le mucus entourant les oeufs de la cordulie gonfle au contact de l’eau, leur permettant d’adhérer au premier support venu. Après l’éclosion, les larves profitent de cette eau vivifiante pendant trois ou quatre ans. Qu’il gèle ou que la sécheresse réduise leur mare, elles s’enfouissent dans la tourbe.
De la tourbe et rien d’autre
Dans ces zones gorgées d’eau froide, vestiges des dernières glaciations, la végétation morte ne se décompose pas et, en s’accumulant sur des mètres d’épaisseur, forme la tourbe. Les sphaignes, quant à elles, jouent le rôle d’éponge. Bien des menaces pèsent sur ces milieux rares et en régression : l’assèchement, le drainage, le piétinement par le bétail, l’eutrophisation… et sans tourbe, son habitat de rêve, pas de cordulie alpestre. Le creusement de petites mares, ou gouilles, peut être une solution.
A écouter
La chronique Nature consacrée aux odonates sur la RAM, radio associative des Hautes-Alpes : Les odonates
A lire
Au centre de documentation du Parc national des Ecrins :
- La salamandre, revue, n° 210 : Les filles de l'air, 2012
- Insectes, revue de l'Opie, n° 173 : Les libellules, témoins ailés du passé, 2014
- Les libellules de France, Belgique et Luxembourg, GRAND D., BOUDOT J.P., ED Biotope, Parthenope collection, 480 p., 2006
Insectes et autres petites bêtes en montagne
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