L'apparition de l'hélicoptère, à la fin des années cinquante, est déterminante... en facilitant le transport des matériaux, dont ceux liés aux nouvelles techniques du bâtiment (armatures métalliques par exemple). Une nouvelle génération de refuges voit le jour, de plus grande taille et bien plus solides que leurs ancêtres.
Aujourd'hui, les refuges deviennent des destinations en soi. Leur force symbolique, leurs potentialités d'accueil et d'information mobilisent de nouveaux moyens et de nouvelles demandes touristiques.
Quelques refuges au fil du territoire...
Curieuse idée que ce refuge construit sous la route montant au Gioberney, à "seulement" 1397 m d'altitude ! C'est qu'il était là il y a plus d'un siècle, bien avant que la route fut construite ! En effet, ce bâtiment simple et robuste appartenait à la Valgodemar Mining Company qui exploitait ce secteur au sous-sol riche en cuivre et en plomb argentifère. Quand l'exploitation prit fin, le CAF racheta l'édifice et lui donna le nom de Xavier Blanc en reconnaissance d'un des membres fondateurs du CAF, sénateur des Hautes-Alpes. Il l'inaugure le 11 août 1897.
Durant l’été 1923, le guide Célestin Bernard prend en charge les travaux de construction du refuge de Font Turbat. Quelques grands noms de l’alpinisme y sont associés comme Guery, Ripert, Frendo, Fourastier, Boell, venus explorer les montagnes du Valjouffrey. En 1934, Devies et Gervasutti tracent un itinéraire historique dans la paroi nord-ouest du pic de l'Olan. 22 ans plus tard, la directe Couzy-Desmaison (ED) est ouverte à gauche de la précédente, surmontant la partie la plus raide de la face. La construction du refuge dans sa conception actuelle date de 1962. Il est agrandi et rénové en 1996-1997.
Situé à 2350 m d'altitude, ce gros bâtiment construit en 1957 fut emporté par une avalanche deux ans plus tard. En témoigne une dalle de béton en contre-bas du refuge. Reconstruit en 1966, il est définitivement agrandi en 1978 avec une capacité de 54 places. Étape sur le Tour de l'Oisans (GR 54), il accueille les randonneurs à la belle saison et possède un abri d'hiver, il appartient au Club Alpin Français.
Derrière le nom du refuge se cache une vieille histoire. Madame Adèle Planchard, alpiniste de la première heure, s’est éteinte en 1925, léguant une somme importante à la Société des touristes dauphinois (STD) pour la construction du refuge. Le Touring club de France ayant financé l’ouverture du sentier, le transport des matériaux se fait à dos de mulets et d’hommes avec l’aide des militaires basés sur Briançon et des guides de la vallée. Le premier hiver 1926 réduit à néant tout le travail de l’été… Le 7 Août 1927, à force de courage et d’abnégation, ces hommes offrent aux générations futures le privilège de pouvoir ouvrir la porte du refuge Adèle Planchard sur les faces Nord de Roche Faurio. Inauguré en 1984, un nouveau refuge est venu prendre place près de l’ancien.
A lire, à écouter
Au centre de documentation du Parc national des Ecrins :
- Le massif des Ecrins : évolution de la fréquentation des refuges du Club Alpin Français, rapport, REBOUL Y., Université Joseph Fourier, 119 p., 1992
- Gardiens, gardiennes, dvd, Xavier PETIT,




