"La rencontre avec le col Turbat, c'est d'abord celle de l'Olan. Le randonneur expérimenté, l'alpiniste confirmé ou débutant, devra le découvrir en même temps que la face nord ouest de l'Olan, pyramide imperturbable, caché au fin fond du Valjouffrey. Dormir d'abord au refuge, c'est s'imprégner de ces masses sombres de l'Oisans, que le coucher de soleil du soir fera briller. Le lendemain, il faudra un pas sûr de montagnard averti pour accéder au col, peu marqué, presque juste une inflexion sur la crête issue de l'Olan. Le col Turbat se déguste, il ne se consomme pas. Ici bat le coeur de la montagne, écoutez-le, emplissez-vous de son caractère, de sa beauté. Ici point besoin de courir, c'est le temps long d'un moment particulier qui donne tout son sens à la montagne."
L'immense pierrier à traverser sur un sentier peu visible est le début de l'accès. Les générations de visiteurs ont laissé des cairns et quelques traces de peinture qui rassurent dans cet environnement austère. L'itinéraire emprunte tour à tour des zones de dalles, des ressauts de rochers où les mains seront parfois utiles. Le col, à 2679 m, ne se laissera atteindre que par un terrain instable, typique de l'Oisans et surprenant pour qui n'est pas habitué du massif.
L'arrivée au col, avec le soleil, si l'horaire est bien calculé, est comme une récompense. Imaginez ici, que les wingsuiters passent ce col comme des avions après s'être élancés du sommet de l'Olan. La descente versant sud, ne sera plus qu'une formalité, agrémentée de passage d'escalade facile, appréciable après la relative difficulté du versant nord." Récit de Ludovic Imberdis, technicien du Parc national des Ecrins.
A lire
Au Centre de documentation du Parc national des Ecrins :
- Les cols du Parc des Ecrins, J.P. NICOLLET, Ed Glénat, 240 p., 1990