- Année scolaire : 2016-2017
- Ecole de Saint-Bonnet-en-Champsaur
A Saint-Bonnet, les 24 élèves de CE2 de la classe de Marie-Laure découvrent que l'hiver est rude pour les animaux de la montagne. Dominique, garde-monitrice du Parc national des Ecrins, est venue trois fois à l'école et nous a accompagnés deux fois sur le terrain.
Qu'est-ce qu'un Parc national ? qu'y trouve-t-on comme animaux ?
Pour cette première intervention du 5 janvier dans la classe de Marie-Laure, 24 élèves de CE2 découvrent le Parc national des Ecrins. Certains n'en avaient jamais entendu parler.
Qu'est ce que c'est un Parc national : un parc zoologique, un parc pour le bétail, un parc public, un parc régional … ? Un Parc national permet de préserver la faune, la flore et les paysages qui s'y trouvent. Il existe 10 Parcs nationaux en France et bientôt 11.
Nous avons découvert que notre école de Saint-Bonnet fait partie de l'aire d'adhésion du parc national des Ecrins.
Pour comprendre ce que l'on peut faire et ne pas faire dans le cœur du Parc national des Ecrins, Dominique, la garde du Parc, a déroulé un grand drap paysage représentant la montagne avec plusieurs activités (ski, vélo, chasse, randonnée, pêche, pique-nique….) et nous avons réfléchi ensemble aux règles de bonne conduite à mettre en place pour préserver l’environnement.
Il fallait coller des pastilles vertes sur les actions autorisées et même parfois favorables (comme contempler la montagne et regarder les animaux avec des jumelles pour ne pas les déranger), des pastilles rouges pour les actions néfastes (faire du bruit, courir après les animaux ou les chasser, ramasser des fleurs surtout si elles sont rares…) et orange pour celles qui nécessitent une réglementation (le parapente, la construction de cabanes...). Nous avons compris que ces règles sont celles du Parc des Ecrins mais que c'est bien aussi de les appliquer partout dans la nature.
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Ensuite, nous avons donné à Dominique le nom de plusieurs animaux vivant dans la montagne autour de chez nous. Elle avait amené des photos de tous ces animaux que nous avons dû reconnaître. Et nous avons commencé à parler de l'hiver, du froid, du vent glacial, de la neige, du manque de soleil…. de tout ce qui rend difficile la vie des animaux pendant cette saison.
Les adaptations des animaux à l'hiver
Pour répondre aux difficultés de l'hiver, les animaux ont adopté plusieurs comportements.
Il y a :
- ceux qui partent de chez nous,
- ceux qui restent mais vivent au ralenti,
- ceux qui restent actifs.
Nous avons dû placer les photos des animaux dans la bonne colonne. Ça n'a pas été si facile mais nous y sommes arrivés tous ensemble grâce aux connaissances de chacun et l'aide de Dominique !
Mais ceux qui restent actifs chez nous, comment font-ils pour se nourrir surtout lorsqu'il y a beaucoup de neige ?
Avec nos connaissances et des dessins commentés sur l'hiver en montagne, nous avons pu remplir le tableau sur la solution adoptée pour se nourrir de plusieurs animaux de montagne en hiver.
Voici quelques exemples : le chamois qui mange l'herbe bien verte l'été doit changer d'alimentation et se nourrir d'herbes sèches, rameaux et lichens l'hiver. Comme cette herbe sèche n'est pas très riche, le chamois vit aussi sur les réserves de graisse qu'il a faites durant la belle saison. L'aigle, mangeur de marmottes, devient charognard l'hiver car la marmotte hiberne. Et puis il y a les animaux qui font des réserves comme l'écureuil, le casse noix moucheté...
Se protéger du froid, se déplacer dans la neige ou être invisible, les animaux de la montagne ont trouvé des solutions :
La troisième fois que Dominique est venue dans la classe, elle nous a passé un diaporama sur l'hiver.
Pour nous l'hiver c'est la beauté du paysage enneigé, le ski, les balades en raquette ou en ski de randonnée, les bonhommes de neige et le retour à la maison au coin du feu devant un bon chocolat chaud... mais pour les animaux ce n'est pas la même histoire !
Au problème du manque de nourriture, s'ajoute le froid dont il faut se protéger, les déplacements fatigants quand il y a beaucoup de neige et qu'en plus il faut fuir un prédateur ou un humain. Alors, chaque espèce animale a trouvé une réponse pour survivre l'hiver. Nous avons noté toutes ces réponses dans un tableau pour quelques uns des animaux montagnards : une fourrure plus épaisse pour le chamois mais aussi noire pour capter les rayons du soleil, plus de duvet pour les oiseaux et plein d'air entre les plumes, le tétras lyre qui s'abrite sous la neige, le lièvre qui devient tout blanc comme la neige pour échapper à ses prédateurs...
Nous avons fini la séance avec une petite expérience pour démontrer l’intérêt d'avoir une épaisse fourrure de laine ou des plumes bien gonflées d'air pour lutter contre le froid.
Des expériences sur le terrain
Une sortie à Champoléon le 10 février nous a permis de bien comprendre toutes ces stratégies.
La neige est un bon isolant du froid !
Nous avons fait une tranchée dans la neige jusqu'au sol.
Ensuite, il fallait prendre la température de l'air, à la surface de la neige, sous la neige et au niveau du sol.
Nous avons noté les températures sur un carnet.
Il ne faisait pas très froid dehors et l'épaisseur de neige était faible mais nous avons quand même pu constater qu'il fait plus chaud au niveau du sol sous la neige que dehors. Le tétras lyre l'a bien compris !
Dominique a éparpillé dans la neige des bandelettes orange, bleues, vertes et blanches. Nous nous sommes déplacés en ligne en ramassant les bandelettes que l'on voyait. A l'arrivée, nous nous sommes rendu-compte que nous avions peu de bandelettes blanches.
D'où l'intérêt du lièvre variable, de l'hermine et du lagopède d'être blancs en hiver pour échapper aux prédateurs !
Se déplacer dans la neige à pied est fatigant. Nous avons testé la portance d'une simple planche de bois . Cela aurait été plus facile de marcher avec des raquettes aux pieds.
Le lagopède l'a compris, lui qui a des pattes emplumées pour moins s'enfoncer dans la neige.
Dérangement hivernal
Dominique nous a fait marcher, courir, à plat, en descente, en montée, pendant un petit moment… pas tout le monde a tenu le coup jusqu'au bout !
C'est pareil pour les animaux, lorsqu'on les dérange, ils dépensent beaucoup d'énergie à fuir et d'autant plus que la neige est profonde et la pente raide. Certains en meurent à force d'être dérangé.
Nous avons compris que mieux vaut observer les animaux de loin à l'aide d'une paire de jumelles.
A la découverte des traces et indices d'animaux
A Ancelle, le 3 mars, Dominique est venue avec nous pour une sortie. Nous sommes allés dans la forêt.
Il y avait encore assez de neige pour voir quelques traces d'animaux : la piste d'un lièvre en forme de Y, celle du bond d'un écureuil, les empreintes de pelotes d'un chien avec les griffes … Ce n'est pas toujours facile de reconnaître l'animal qui a laissé sa trace car cela dépend de l'état de la neige au moment de son passage et du temps écoulé.
Dominique avait amené des empreintes en résine pour nous montrer la différence entre les empreintes de la marmotte, de l'écureuil et du lièvre en forme de main, celles du chien, du renard, du loup et du blaireau avec des pelotes et celles des sabots des ongulés (sanglier, chamois, chevreuil, bouquetin...).
Nous avons appris comment se déplace le lièvre !
La voie de l'écureuil et le terrier d'un campagnol.
Le terrier d'une taupe dans un champ.
Nous avons entendu le «tambourinage» d'un pic noir (le pic frappe violemment avec son bec un tronc pour marquer son territoire). Il y avait aussi pleins de trous dans un arbre que le pic creuse pour en faire son nid.
Des mésanges ont chanté, un pic épeiche a poussé quelques cris … Que choses encore à apprendre pour deviner qui se cache dans la forêt !