50 ans d’histoire : L’alpinisme, cet art nouveau

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À l’occasion des 50 ans du Parc national des Écrins, nous vous proposons de découvrir chaque semaine un pan de l’histoire et des missions du Parc, en images et en témoignages. Cette semaine, évoquons l’alpinisme, cette discipline qui a récemment gagné le statut d’art auprès de l’UNESCO, et ses artisans, impliqués dans une négociation sans cesse renouvelée avec la roche, la glace et parfois d’autres êtres vivants.

Alpinistes passant une crevasse © E. Whymper

Là où il y a une volonté, il y a un chemin

Le premier artisanat a été celui d’oser cheminer à la verticale. Au 19e siècle, avec la naissance du tourisme, le bâton de berger cède la place au robuste alpenstock (long bâton ferré). Puis viennent les crampons, les pitons… Une sorte d’artisanat « d’art » fait son apparition avec les friends et coinceurs, étranges matériels importés de Californie. Les années 1980 voient arriver l’outillage du BTP : perforateur électroportatif et spits - des ancrages rassurants, facteurs de démocratisation des parois.

Refuge de l'Olan © Collection de cartes postales anciennes de J.C. Catelan Ancien matériel de montagne © D. Fiat - PNE

À gauche, l'ancien refuge de l'Olan. À droite, du matériel de montagne ancienne génération !

« Je t’aime, moi non plus », l’alpinisme et le Parc national des Écrins

Le Parc national naît tardivement dans l’histoire de l’alpinisme. En haute montagne, le paradoxe est frontal entre la soif d’écologie des années 1970, son esprit libertaire et la mise en place d’une réglementation pour protéger la nature. Après bien des tensions, le Parc parvient à rassembler tous les acteurs de la montagne : la première convention escalade & alpinisme est signée en 1992. L’avenir de l’alpinisme et de l’espace protégé deviennent un désir collectif.

Les signataires de la convention alpinisme et escalade en 2012 © PNE

Les signataires de la convention alpinisme et escalade à La Bérarde en 2012

En montagne aussi, nous sommes dans le même bateau

Alpiniste sur l'arète des Boeufs rouges © T. Blais - PNE Plus que jamais, si l’alpinisme est un art, il doit être celui de l’adaptation : les glaciers agonisent, les parois s’effondrent, la neige se fait capricieuse… Les acteurs de l’alpinisme s’efforcent de repenser leurs pratiques et métiers. Des travaux et partenariats scientifiques (Refuges Sentinelles) tentent d’accompagner ces transformations très (trop) rapides. La montagne, symbole de sauvage, est aussi celui d’un monde fragilisé pour lequel le Parc agit.

Écologie verticale © T. Maillet - PNE Alpinistes partant du refuge de la Pilatte © P. Saulay - PNE

À gauche, observation de la flore d'altitude dans le cadre du programme Écologie verticale. À droite, des alpinistes partent en direction du glacier de la Pilatte.

 

Côté lecture...

Alpinisme, revue : de 1926 à 1953

CANAC R., Gaspard de la Meije, PRESSES UNIVERSITAIRES DE GRENOBLE, L'EMPREINTE DU TEMPS, 1984.

CANAC R., Durand du Pelvoux, DE BOREE EDITIONS, 2001.

CHAPOUTOT P., La Meije, reine de l'Oisans, HOEBEKE, 2000.

ISSELIN H., La Meije, ARTHAUD, SEMPERVIVUM, 1956.