Là où il y a une volonté, il y a un chemin
Le premier artisanat a été celui d’oser cheminer à la verticale. Au 19e siècle, avec la naissance du tourisme, le bâton de berger cède la place au robuste alpenstock (long bâton ferré). Puis viennent les crampons, les pitons… Une sorte d’artisanat « d’art » fait son apparition avec les friends et coinceurs, étranges matériels importés de Californie. Les années 1980 voient arriver l’outillage du BTP : perforateur électroportatif et spits - des ancrages rassurants, facteurs de démocratisation des parois.
À gauche, l'ancien refuge de l'Olan. À droite, du matériel de montagne ancienne génération !
« Je t’aime, moi non plus », l’alpinisme et le Parc national des Écrins
Le Parc national naît tardivement dans l’histoire de l’alpinisme. En haute montagne, le paradoxe est frontal entre la soif d’écologie des années 1970, son esprit libertaire et la mise en place d’une réglementation pour protéger la nature. Après bien des tensions, le Parc parvient à rassembler tous les acteurs de la montagne : la première convention escalade & alpinisme est signée en 1992. L’avenir de l’alpinisme et de l’espace protégé deviennent un désir collectif.
Les signataires de la convention alpinisme et escalade à La Bérarde en 2012
En montagne aussi, nous sommes dans le même bateau
Plus que jamais, si l’alpinisme est un art, il doit être celui de l’adaptation : les glaciers agonisent, les parois s’effondrent, la neige se fait capricieuse… Les acteurs de l’alpinisme s’efforcent de repenser leurs pratiques et métiers. Des travaux et partenariats scientifiques (Refuges Sentinelles) tentent d’accompagner ces transformations très (trop) rapides. La montagne, symbole de sauvage, est aussi celui d’un monde fragilisé pour lequel le Parc agit.
À gauche, observation de la flore d'altitude dans le cadre du programme Écologie verticale. À droite, des alpinistes partent en direction du glacier de la Pilatte.
Côté lecture...
Alpinisme, revue : de 1926 à 1953
CANAC R., Gaspard de la Meije, PRESSES UNIVERSITAIRES DE GRENOBLE, L'EMPREINTE DU TEMPS, 1984.
CANAC R., Durand du Pelvoux, DE BOREE EDITIONS, 2001.
CHAPOUTOT P., La Meije, reine de l'Oisans, HOEBEKE, 2000.
ISSELIN H., La Meije, ARTHAUD, SEMPERVIVUM, 1956.