
Des dégâts et une mobilisation exceptionnels
Les crues torrentielles des 20 et 21 juin 2024 ont marqué durablement le massif des Écrins, tant par leur caractère hors norme que par l’ampleur des dégâts qu’elles ont générés. Si elles ont touché la plupart des vallées (Briançonnais, Oisans, Vallouise, Valgaudemar), c’est le Vénéon, et plus particulièrement le hameau de La Bérarde, qui ont payé le plus lourd tribut, avec des destructions majeures sur les habitations, les hébergements touristiques, la route d’accès, les sentiers et les passerelles. En cause, plusieurs événements qui se sont combinés – fortes pluies, fonte accélérée du manteaux neigeux et vidange brutale du lac périglaciaire de Bonnepierre –, faisant déferler d’énormes quantités de matériaux en aval.
Dès les premiers instants, les acteurs de la montagne – secours en montagne, collectivités, services de l’État – se sont mobilisés. Le Parc national des Écrins a également pris toute sa part dans les efforts sur le terrain : reconnaissance de l’état des sentiers et des passerelles, remise en état des itinéraires pédestres partout dans la vallée, participation aux réunions de crise quotidiennes, création d’un accès piéton pour les habitants de La Bérarde, information régulière du public via les canaux de communication du Parc...
Circulation et accès dans le haut Vénéon
Malgré la mobilisation de tous, la situation n’est pas encore complètement stabilisée un an plus tard. Très vulnérable en cas de nouvelle crue, le secteur du village de La Bérarde fait l’objet d’un périmètre d’exclusion : toute pénétration reste interdite par arrêté municipal. La D530 qui dessert la vallée a été rétablie pour tous jusqu’à Saint-Christophe-en-Oisans.
Au-delà, les visiteurs doivent emprunter une navette gratuite qui dessert les départs de randonnées et de courses classiques jusqu’au terminus, un kilomètre avant La Bérarde. Ce service de navettes est conditionné du niveau de vigilance météorologique de Météo France et à l’état du lac glaciaire de Bonnepierre et pourra être suspendu en cas de risque de nouvelle lave torrentielle. En cas de doute, il est préférable de se renseigner auprès d’Oisans Tourisme avant de planifier sa venue dans la vallée.
Tous les refuges accessibles, quelques restrictions sur les sentiers
Pour tenir compte de la zone d’exclusion autour du village, des déviations ont été réalisées sur les sentiers, rendant possible l’accès à tous les refuges du haut Vénéon. Des panneaux sont en place pour informer les visiteurs des restrictions en cours et des nouveaux accès.
Pour randonner dans le vallon des Étançons, l’accès se fait désormais avant le village de La Bérarde par un sentier retracé par les ouvriers communaux ; il chemine en rive droite du torrent des Étançons. Plus haut dans le vallon, les équipes du Parc national ont installé les passerelles et retracé le sentier menant au refuge du Châtelleret (pour rappel, ce refuge n’est plus gardé). La liaison Châtelleret-Promontoire sera améliorée prochainement. Au niveau du Plat des Étançons, il est possible de traverser le torrent et d’accéder au vallon de Bonnepierre. Le sentier à l’entrée du vallon traverse des éboulis et est un peu chaotique, mais le passage est possible (quelques cairns pour aider le cheminement). Seule restriction dans le secteur : il est impossible de redescendre à La Bérarde par la rive gauche du torrent des Étançons (plus de passerelle pour franchir le torrent de Bonnepierre et zone d’exclusion autour du village).
Pour accéder au vallon du Vénéon, une seule possibilité : il faut emprunter le sentier en rive gauche du torrent, que l’on prend vers le bâtiment d’accueil du camping, avant le village. Il permet l’accès au vallon du Chardon, et, moyennant un peu plus de marche que d’habitude, aux refuges du Carrelet et de Temple Écrins, et à la boucle sous le glacier de la Pilatte. Le passage par la rive droite en aval de la passerelle suspendue du Carrelet étant interdit (zone d’exclusion), le retour à La Bérarde se fait par le même itinéraire.
Plus bas dans la vallée, l’entretien des sentiers dans le vallon des Étages et de la Lavey a été réalisé par les équipes du Parc. Ces itinéraires sont donc pleinement accessibles.
Le glacier de Bonnepierre sous surveillance
Si elle n’est pas l’unique responsable des crues de juin 2024, la vidange du lac périglaciaire de Bonnepierre a aggravé l’ampleur de l’événement. Face aux incertitudes sur les risques encore présents et sur l’existence d’autres poches d’eau, le glacier fait désormais l’objet d’un suivi scientifique rigoureux coordonnée par le RTM, avec l'expertise scientifique de l’Institut des géosciences de l’environnement, l’Institut des sciences de la Terre et l'appui du Parc national sur les relevés de terrain. Le RTM utilise les informations du suivi pour alerter la Préfecture et un rapport complet sur le comportement du lac et les capacités de rétention du glacier est attendu pour mars 2026.
Mise en place de mesures de protection des populations par la Préfecture de l'Isère
Afin d'assurer la protection des populations, la mise en place d’une procédure reposant sur un principe de vigilance météorologique articulé autour de l'appréciation des pluies intenses, du niveau de fonte nivale et de l'état de la vidange glaciaire (côte du lac évaluée par le RTM, en lien avec la commune) a été décidé par la Préfecture en lien avec les collectivités.
En cas d'événement météorologique suspecté par les services de l’Etat, RTM, Météo France, pouvant avoir un impact significatif, les mesures suivantes seront préventivement appliquées :
• Alerte immédiate des refuges via les unités de secours en montagne (USEM), avec confinement des randonneurs au sein des refuges du Carrelet, Temple Ecrins, Promontoire et Soreiller ;
• Évacuation totale de la zone des Étançons, regroupement des randonneurs organisé par le poste de secours du PGHM.
• Suspension des navettes en lien avec la Région, la Communauté de communes et la commune ;
Comme chaque année, un poste de secours, armé par le Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne (PGHM), est activé depuis le 14 juin en journée et les week-ends, au niveau du camping de La Bérarde. Il sera ensuite opérationnel de manière continue à partir du 5 juillet et pour toute la saison estivale.
L’ensemble des services de l’État et du Département, en lien avec les collectivités, restent mobilisés pour garantir la sécurité des personnes, tout en facilitant autant se faire que peut l’activité touristique estivale dans la vallée.
La responsabilité individuelle demeure essentielle : randonneurs et alpinistes sont invités à s’informer régulièrement de l’évolution de la situation et à adapter leurs pratiques en conséquence.
Consulter la page d'information sur les accès sur le site d'Oisans Tourisme