50 ans d’histoire : La première convention escalade et alpinisme

-A A +A
À l’occasion des 50 ans du Parc national des Écrins, nous vous proposons de découvrir chaque semaine un pan de l’histoire et des missions du Parc, en images et en témoignages. Cette semaine, continuons à parler des sports de montagne, et en particulier de l’escalade, dont l’expansion dans les années 1980 a nécessité un encadrement pour laisser à la nature des espaces sans dérangement. Une histoire racontée par Jean-Pierre Nicollet, chef du secteur de l’Oisans en 1992.

Escalade à Ailefroide © T. Maillet - PNE

Un changement de l’éthique en montagne

Escalade à la tête de la Maye en 1991 © J.P. Nicollet - PNE « Dans les années 1980, la pratique de l’alpinisme a commencé à changer. Il y avait moins de voies équipées en libre en haute montagne et de plus en plus de voies d’escalade pure ouvertes avec perforateur, ce qui était une modification de l’éthique en montagne. Pendant la décennie 1980-1990, beaucoup de voies ont été équipées de cette façon autour d’Ailefroide et de La Bérarde sur des falaises de proximité. Et à l’époque, on ne souciait pas toujours de savoir si cette densité de voies posait des problèmes environnementaux…

Une convention pour fixer des règles communes

Une concertation avec tous les partenaires était devenue nécessaire. On a donc négocié une convention à la fois pour modérer la manière dont on équipait les falaises de proximité et pour convenir d’une éthique quand les ouvreurs opéraient. Même si les partenaires avaient des états d’esprit différents, ça n’a pas été difficile de les réunir. Mountain Wilderness, le CAF et certains guides comme Minelli et Gardent étaient plutôt favorables à garder une éthique de l’alpiniste « soft » et à ne pas exagérer sur l’emploi de spits. La FFME (Fédération française de la montagne et de l'escalade) était plus réticente.

Une entente unanimement reconnue aujourd’hui

Tout le monde a signé la convention en février 1992, puis on a continué à en discuter dans les réunions annuelles et finalement, tous admettent aujourd’hui le bien-fondé de cette convention. C’est bien de se concerter dans un parc national, ça donne satisfaction à tous les partenaires. La convention escalade et alpinisme a été actualisée plusieurs fois depuis et a été étendue à la pratique du canyoning. Deux autres conventions existent sur le parapente et le vol libre. »

Signature de la convention escalade et alpinisme en février 1992 © PNE Signature de la convention escalade et alpinisme en juillet 2012 © PNE Signature de la convention escalade, alpinisme et canyoning en juillet 2022 © P. Navizet - PNE

Côté lecture...

ACTES DE CONGRES, Pratiques et impacts des sports de nature dans les espaces protégés, 2001 : Les modes d'organisation possibles : régulation, convention, outils d'analyse et de négociation - convention escalade et vol libre

PARC NATIONAL DES ECRINS, rapport d’activité 1992 : La signature d’une convention « escalade », Alpes et Midi du 21 février 1992