Près d'une cinquantaine de journées de tournage ont été nécessaires à Claude Andrieux et à l'équipe de Nomade Production, sur trois ans, pour capter toutes les saisons du bouquetin.
Au final, un documentaire de 52 minutes pour partir à la la découverte de l’animal sur son terrain de prédilection, la verticalité. Pour cela, Claude Andrieux a décidé de suivre Eric Vannard, garde-moniteur du Parc national des Ecrins, dans le Briançonnais, qui a acquis une connaissance très approfondie des bouquetins, réintroduits dans les années 1960 en France... dans le massif des Cerces, justement.
Les premières projections du film auront lieu dans les Ecrins, en présence du réalisateur
-
Jeudi 9 février à 18 h au cinéma Lumière au Monêtier-les-Bains
-
Vendredi 10 février à 18 h et 20 h 30 au Royal à Gap
Un extrait du film
Trois questions au réalisateur du film, Claude Andrieux
Claude Andrieux connaît bien les Ecrins pour y avoir tourné, notamment, deux films sur le refuge de l'Aigle : "Le dernier phare" puis "La nouvelle cabane de l'Aigle" qui raconte sa reconstruction.
Pour "Lacs sentinelles", il a pris prétexte de la beauté des lacs d'altitude pour aller à la rencontre des acteurs qui les étudient dans les Ecrins et dans plusieurs sites du réseau alpin, coordonné par Aster. Cette rencontre avec les agents des espaces protégés a marqué le réalisateur. A leur contact, il a conçu l'idée de réaliser un documentaire sur les bouquetins. Tout en approchant au plus près les principaux acteurs qui étudient cette espèce emblématique des Alpes, le film Bouquetin tente de répondre à une question de fond : pourquoi protéger la faune sauvage et la biodiversité ?
Un ou deux souvenirs forts de ce tournage ?
Prendre le premier bateau à 6 h 30 pour traverser le lac du Chambon et rejoindre ainsi La Grave parce que la route est coupée et le tunnel effondré. C’est la première fois que je prend un bateau pour aller en montagne !
Et aussi, une journée de mauvais temps, en septembre, dans la pluie et le brouillard... j’ai cherché pendant plus de 10 heures les bouquetins que je n’ai jamais trouvés ce jour-là à cause d’un vent violent qui a fait se cacher toutes les bêtes. Le bouquetin n’aime pas le vent fort et sait se faire discret quand il le veut.
Pourquoi cet intérêt pour le bouquetin ?
Le bouquetin est l’animal emblématique des Alpes. L’homme a failli l’exterminer avec l’arrivée des armes à feu, tuant pratiquement tous les bouquetins des massifs alpins. Ce même homme a su enfin le protéger et faire que sa réintroduction soit une réussite. Cela veut dire que nous pouvons changer la société et enfin accepter que la faune sauvage soit préservée et respectée en tant que telle, comme elle aurait toujours dû l’être. Le monde est un tout, un immense puzzle. Anéantir des pièces de ce puzzle revient à nous anéantir nous-mêmes. Manquer de respect à la faune sauvage est un manque de respect envers l’homme, tout simplement. C’est ce que j’ai essayé de véhiculer dans mon film et c’est pourquoi j’ai fait ce film. "Ce n’est pas un documentaire animalier comme on peut le penser au premier abord, c’est un film militant" m’a dit un chroniqueur de radio lors d’une émission sur le sujet. Je pense qu'il a touché juste.
Pourquoi ce choix, dans votre scénario, de suivre un garde-moniteur du Parc national ? Il aurait été possible de faire un film 100% animalier…
Faire un film 100% animalier ? Il y a des gens à la BBC qui sont bien plus compétents que moi pour les réaliser.
Montrer le travail incessant des gardes-moniteurs sur le terrain pour préserver la biodiversité était aussi une envie. Eric Vannard, garde-monitieur du Parc national des Ecrins est notre personnage principal.
Il est charismatique, il parle comme un livre, connaît son sujet sur le bout des doigts et suit les bouquetins dans son secteur depuis plus de trente ans, pourquoi ne l’aurais-je pas intégré au film ? Cela aurait été une erreur. Ces gens-là font un travail formidable. Il faut le souligner et le mettre en avant quand on peut le faire. C’était l’occasion ou jamais.
Et puis, sans eux, ce film n’aurait jamais pu exister, je peux vous l’assurer. La connaissance scientifique des gens du Parc national est pour moi une source d’inspiration intarissable. Ils sont à la pointe de ce qui se fait en matière d’étude et de protection de la biodiversité dans les Alpes. J’ai eu besoin d’eux pour faire ce travail le plus honnêtement possible. J'en profite pour les remercier tous et notamment Richard Bonet, Eric Vannard, Hélène Quellier, Michel Bouche et tous ceux du Parc national des Ecrins qui m’ont aidé à construire ce film sans faire d’erreurs scientifiques qui auraient pu gâcher le propos.
Au cours des trois années de tournage, Claude Andrieux a passé près d'une cinquantaine de journées dans les Ecrins pour suivre le bouquetin et les agents du Parc national.
Dans le cadre du partenariat avec le Parc national des Ecrins, il a également réalisé une vidéo de 9 mn pour expliquer les captures et le programme de suivi des bouquetins géolocalisés qui en était à ses débuts.
Des bouquetins géolocalisés par Parc-national-des-Ecrins
Bouquetins en boutique
En achetant les produits du Parc national des Ecrins, vous soutenez ses actions en matière de connaissance, protection et sensibilisation.
Rendez vous sur la boutique en ligne et dans les Maisons du Parc national des vallées des Ecrins.
Carnet de la Huppe "Le bouquetin des Alpes"
Accompagnés de nombreuses photographies et de superbes dessins naturalistes, des textes simples mais très documentés vous offrent l'essentiel des connaissances actuelles sur le bouquetin, sans oublier les anecdotes de terrain propres aux parcs nationaux.
Bouquetin, collection faune sauvage des Parcs nationaux
La vie du bouquetin racontée pour les petits et les grands (à partir de 7 ans)
Editions Hesse
Crée spécialement pour le Parc national des Ecrins, ce porte-clef en médaillon de frêne est gravé par un artisan des Alpes de Haute-Provence. Il représente sur une face un bouquetin et sur l'autre pace la spirale des parcs nationaux
