
Comptage annuel des marmottes à Charnière ce matin.
Michel Francou, garde-moniteur dans le Champsaur est tout particulièrement en charge des suivis réalisés sur les marmottes de ce plateau situé au-dessus de Prapic. Il nous raconte le printemps 2010 des marmottes dans ce secteur.
"Voilà six mois qu'elles attendaient ce moment ... et l'air commençait à devenir lourd au fond des terriers ! Mi-mars les premiers museaux étonnés étaient apparus à la surface de la neige, vite dissuadés de poursuivre plus loin leur exploration tant la couche était profonde. Pour certaines, il avait fallu creuser près de deux mètres d'épaisseur pour ne voir... rien ! Que du blanc partout !
Le 29 avril, la situation s'étant nettement améliorée grâce à une température douce persistante, la joyeuse confrérie des marmottes du Plateau de Charnière, au-dessus de Prapic dans le Champsaur, s'égayait sous le soleil, dans les prairies timidement verdissantes.
Ce matin, c'étaient des conditions de rêve pour les gardes-moniteurs du Champsaur pour procéder au dénombrement annuel des dormeuses.
Bilan : 106 animaux comptés sur les 40 hectares du Plateau de Charnière. La population reste stable puisqu'en 2009, elle avait été estimée à 109 individus.
En conclusion, cette année encore, vous serez accueillis dans le vallon par des sifflets. Mais n'en prenez pas ombrage car ces messages ne vous sont pas destinés... même si vous en êtes l'objet !"
Difficile de survivre dans un environnement tout blanc.
Chaque printemps, toutes les marmottes ne parviennent pas à survivre quand elles retrouvent une activité "normale" (température, déplacements ...) alors qu'il n'y a encore rien à manger ou presque. Les plus grasses ont plus de chance que les autres... La survie à un an des marmottons n'est que de 50 %.
Evidemment, les aigles profitent pleinement de la situation, surtout dans les parties hautes des alpages où tout est vraiment blanc pour des semaines encore et où il suffit de se laisser planer sans forcer avec la proie jusqu'à l'aire qui est en contre bas.