Depuis le 2 septembre, quelque chose a changé au col de Buffère (2 427 m) : les « buissons » de barbelés et tôles métalliques ne jonchent plus le sol. Les habitués du secteur pourraient être surpris alors que pour les randonneurs de passage, rien n’indiquera l’existence - hormis les blockhaus épars - des résidus de la ligne Maginot des Alpes à cet endroit.
Dans les années 30, les fortifications du Briançonnais barraient les principales vallées et cols permettant de franchir les Alpes, notamment les débouchés des cols de Montgenèvre et de l’Échelle. Ils servirent pendant les combats de juin 1940 contre l’armée italienne, puis de nouveau pendant ceux de l’hiver 1944-1945 (plusieurs furent occupés par les troupes allemandes). Après l’armistice, les ouvrages ont été abandonnés, certains occupés par les régiments pour l’entraînement des troupes de montagne.
Les extérieurs sont encore pollués par des bouts de barbelés, des piquets et des supports en béton, voire des restes de munitions. Outre l’aspect visuel inesthétique, et sans grande valeur patrimoniale, ces éléments métalliques peuvent causer des dommages à la faune sauvage et domestique.
Soucieux de préserver la mémoire historique, Mountain Wilderness explique par un document sa démarche en ce sens : Installations obsolètes et Patrimoine
Une première opération a eu lieu l’an dernier. A cette occasion, quinze tonnes avaient été retirées entre le col des Cibières, la Gardiole et sous la Porte de Cristol.
Cette année, c’est au col de Barteaux, au pied des crêtes de Peyrolle et sous le col versant Clarée qu’une partie des bénévoles a œuvré. Des charges héliportables ont été préparées avec des cornières, tôles et fagots de barbelés qui avaient déjà été préalablement regroupés et conditionnés par des militaires mais laissés sur place, enchevêtrés. Une autre équipe s’est chargée de ratisser les Grand et Petit Meyret, en grande partie dans un vent glacial chargé de grésil. La journée du dimanche a permis de rassembler tous les bénévoles, plus de 70 au total, sur le col de Buffère. À l’aide de pioches, barres à mine et coupe-boulons, ils ont redonné à la pelouse son aspect initial, ne laissant sur place qu’un rouleau de câble de plusieurs tonnes.
De gros efforts sont nécessaires mais chacun-e y apporte sa contribution, à la hauteur de ses moyens physiques et de ses compétences. Cette année, 5 personnes en situation de précarité, ont rejoint l’équipe de volontaires. Une expérience d’échange et de partage forte.
Des bénévoles ont mis leur véhicule tout-terrain à contribution ce qui a grandement aidé aux déplacements des charges. La chaîne de magasins bio Satoriz, indispensable fournisseur des en-cas et pique-nique, avait quant à elle une nouvelle fois généreusement doté le chantier.
Via la fondation EOCA, la firme de produits Outdoor Osprey, enthousiasmée par la campagne Installations obsolètes de Mountain Wilderness a largement contribué à financer l’opération, notamment toute la partie héliportage.
Les bénévoles fourbus mais heureux se sont déjà dit prêts à participer à de futures actions de Mountain Wilderness ! Certains des participants ont prolongé le séjour le lundi en gravissant le Grand Aréa (2 869 m) avec une accompagnatrice en montagne adhérente de MW qui, elle-aussi, avait prêté main forte au chantier. Une belle randonnée guidée bien méritée après le travail fourni !
Ce chantier, par son accessibilité, l’accueil et les conditions climatiques, s’est déroulé dans des conditions optimales. Le volume des déchets recueillis s’élève cette année à 20 tonnes. Malgré cela, il reste encore de quoi travailler dans ce secteur du Briançonnais. Rendez-vous l’année prochaine ?
La fin de cet été 2017 fut intense et prolifique pour les actions de « nettoyage des paysages montagnards » menées chaque année depuis 15 ans par Mountain Wilderness. En effet, avec 3 chantiers réalisés en 10 jours, ce sont plus de 28 tonnes de déchets qui ont été dégagées de sites naturels d'altitude grâce à l'engagement de 152 volontaires venus prêter main forte.
Les 3 chantiers menés cette année convergent de par leur typologie de déchets, vestiges de la 2nde guerre mondiale.
En effet, que ce soient les secteurs Vésubie et Tinée dans le parc national du Mercantour ou encore le massif des Cerces dans le parc national des Ecrins, le travail s'est concentré sur des installations obsolètes d'origine militaire.