Escalade et alpinisme : voies nouvelles et terrain d'aventure

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Comme chaque printemps, les signataires de la convention escalade et alpinisme du Parc national des Écrins se sont réunis. L'objectif de cette réunion est de donner un avis sur les projets d'équipement de voies d'escalade sur les falaises et en haute montagne, dans le cœur du parc.
Pour autoriser ou refuser ce type de travaux, c'est la concertation qui a été choisie, traduite officiellement par cette « convention escalade et alpinisme ». Ainsi, depuis 1992, les décisions sont argumentées par un comité de pilotage réunissant les représentants des guides, des fédérations française de la montagne et de l'escalade et des clubs alpins et de montagne, la direction départementale de la jeunesse et des sports, Mountain Wilderness, l'Office national des forêts et l'association des élus des communes du parc. Ce comité de pilotage s'est réuni le 22 avril 2009 à Vallouise.
Consulter le texte de la convention "escalade et alpinisme" : Convention escalade - 14 février 1992 (22.94 KB)

Les projets d'équipements de nouvelles voies d'escalade sur spits en falaise se situent uniquement autour d'Ailefroide. Certaines demandes ont reçu un avis favorable lorsque les voies sont envisagées sur des sites déjà bien fréquentées et pourvus d'équipements sur spits (fissure d'Ailefroide, secteur Engilberge).
En revanche, le comité donne un avis défavorable pour les projets situés sur des falaises dont il a été convenu de longue date de les préserver des équipements à l'aide de spits laissés à demeure.
Deux raisons principales sont avancées :
- Respecter le zonage établi depuis 1997, préservant quelques sites des équipements de voies sur spits pour ne pas concentrer la fréquentation et laisser ainsi des zones de tranquillité pour la nidification des aigles royaux.
- Favoriser les ouvertures de voies en terrain d'aventure sans l'utilisation de spits quand le site présente des fissures naturelles. Les cadres formateurs des fédérations constatent en effet que les jeunes souhaitent aujourd'hui diversifier leur pratique de l'escalade. Ils ont besoin de falaises leur permettant de placer eux-mêmes des protections amovibles et d'acquérir plus d'autonomie dans la recherche de la voie. Cette pratique est par ailleurs indispensable pour que les jeunes se lancent dans les courses de haute montagne.

Sur le plan général le comité exprime le souhait que les grimpeurs susceptibles d'équiper sur Ailefroide s'intègrent désormais dans un réseau piloté par le comité départemental 05 de la FFME comme c'est le cas en isère. Les sites d'escalade tel que celui autour d'Ailefroide constituent un espace de loisir mais aussi un outil de travail pour les guides, les formateurs des associations et fédérations. Les propriétaires des sites que sont l'ONF et la commune de Pelvoux ne peuvent être mis devant le fait accompli et constater des aménagements dont il est possible qu'un jour ils soient tenus responsables.
Par ailleurs, tous s'accordent pour estimer que les falaises « équipables » sont saturées de voies spitées et qu'il faut laisser le peu de place restante pour d'éventuelles voies en terrain d'aventure.

Information et concertation préalable

Sur la pratique de l'alpinisme, le parc national et bon nombre d'alpinistes souhaitent que la haute montagne garde son caractère "wilderness". c'est également l'avis du comité de pilotage. Si des aménagements sont parfois nécessaires en raison du retrait des glaciers ou d'éboulement, ses membres souhaitent qu'un climat de confiance s'instaure pour que toute initiative fassent l'objet d'une concertation préalable et d'une autorisation quand il s'agit d'équipements à demeure. En 2008, plusieurs équipements ont été constatés sans avoir été discuté au comité de pilotage de la convention : corde fixe et 5 spits installés sous le col Emile Pic, cordes fixes dans la descente de la traversée du Pelvoux, spits sous le col Tuckett, dans la voie normale des Agneaux.
La nécessité d'être très réactif pour répondre à de telles sollicitations ne doit pas exonérer une demande préalable.

 

Il est convenu de faire une information, notamment auprès des bureaux des guides pour préciser la démarche souhaitée qui consiste à faire part du besoin auprès de l'animateur du comité Jean-Pierre NICOLLET par tél : 06 21 30 49 01 ou par courriel à jean-pierre.nicollet@ecrins-parcnational.fr et à défaut d'appeler au tél. le chef de secteur concerné. L'animateur du comité s'engage à recueillir dans les 48 h l'avis des membres du comité et du directeur du parc pour répondre à la demande et préciser dans quelles conditions l'aménagement est autorisé ou refusé.

 

Un consensus des membres du comité s'est dégagé. La mise en place de cordes fixes est à éviter. La pose de spits pour assurer la progression sur de courts passages délicats sera plus communément admise dès lors qu'il n'y a pas de passage possible avec des moyens amovibles, sans imposer un détour rédhibitoire ou un niveau de difficulté très élevé.