Les agents des parcs nationaux en formation dans les alpages des Écrins

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En quoi consiste une "tournée de fin d'estive" ?  Échanges de savoir-faire dans les alpages... L'expérience des Écrins est transmise aux équipes d'autres parcs nationaux.

 

Le Parc national des Écrins et le CERPAM (Centre d'études et de réalisations pastorales Alpes Méditerranée) ont accueilli des agents des parcs nationaux des Pyrénées, des Cévennes, du Mercantour et de la Vanoise pour une formation sur les tournées de fin d'estive
Les 30 septembre et 1er octobre, c'est dans le Champsaur que cette formation technique était proposée.

La méthode des "tournées de fin d'estive" est basée sur l'utilisation d'une "grille" permettant d'évaluer le niveau de consommation de l'herbe par les troupeaux en alpage. Elle s'échelonne entre l'absence de trace de pâturage... jusqu'à l'excès (surpâturage), en notant des niveaux de "raclage".

L'alpage est ainsi parcouru au cours de la journée et une "note" est attribuée à chaque secteur visité. Cette méthode est utilisée dans le cadre des diagnostics pastoraux ou pour le suivi des mesures agri-environnementales. L'intervention d'Olivier Senn (à droite, photo du bas) écologue expert auprès du Parc, a permis d'aborder la technique des "lignes de lecture permanentes", un outil de mesure de l'évolution de la végétation, utile dans le suivi des alpages notamment.

C'est l'expérience du terrain, qui a permis de définir les paramètres d'un "diagnostic pastoral" en lien avec les différents protagonistes de l'alpage. Cette méthode s'est construite voilà plus de vingt ans, sur l'alpage du Saut du Laire, avec l'appui déterminant du berger, André Leroy.
Toujours d'actualité, il s'agit d'une expertise de l'alpage pour sa gestion durable, qui intègre le fonctionnement des différents quartiers, les données géographiques (relief, végétations..), les équipements pastoraux, les parcours du troupeau... et les enjeux environnementaux."D'une façon générale, la réalisation d'un diagnostic pastoral favorise les échanges entre toutes les personnes concernées : la commune, l'éleveur, l'ONF, le berger, le Parc, le gardien du refuge... C'est l'occasion pour tous de mieux comprendre et prendre en compte les préoccupations et contraintes de chacun" souligne Muriel Della-Vedova, chargée de mission "agriculture" au sein du Parc national des Écrins.

Les tournées de fin d'estive sont nées de cette même approche partenariale. En 2005, avec la succession d'au moins trois années de sécheresse, les agents du Parc avaient tiré la sonnette d'alarme : certains alpages semblaient surpâturés.
Les mêmes partenaires ont abordé calmement le problème et ils ont décidé de mettre en place un dispositif permettant d'intervenir rapidement en cas de problème soupçonné. Depuis, les "tournées de fin d'estive" permettent une expertise concrète et contradictoire sur le terrain, avec le berger, l'éleveur, le propriétaire de la "montagne" (commune, ONF) et des agents du Parc et/ou des techniciens du CERPAM.
S'il y a un problème, encore faut-il savoir d'où il vient. Est-ce une question de gestion? De chargement (effectifs ou durée de pâturage) ? Une vision partagée doit permettre de repérer le problème... et d'y remédier. Et ces "tournées" sont autant d'occasions de mieux se connaître... et de se parler.

 

A noter que le dossier du prochain journal du Parc national, l'Écho des Écrins, à paraître dans le courant du mois de novembre, sera consacré à la problématique des alpages.

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Outre l'intérêt de ces échanges et de ces transferts d'expériences, les collègues des autres Parcs nationaux ont pu apprécier la beauté de des paysages des Écrins

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Pour en savoir plus consulter aussi les actes du colloque Pastoralismes, biodiversités et paysages qui s'est déroulé en octobre 2008 à Valdeblore, dans le Mercantour