Un parcours professionnel atypique
Comme le confie Mireille, son arrivée dans les Parcs nationaux tient un peu du hasard. Diplôme d’architecte en poche, elle enchaîne les petits boulots dans les Hautes-Alpes jusqu’à l’hiver 1992, où elle travaille comme secrétaire à la station de Puy-Saint-Vincent. « J’y ai croisé le chef du secteur de l’Embrunais de l’époque, raconte Mireille. Il cherchait quelqu’un pour réaliser les illustrations du sentier de découverte des Gourniers, à Réallon. Je lui ai montré ce que je faisais, et j’ai été embauchée pour un contrat de trois mois. J’ai donc passé trois mois avec les gardes, et ça m’a interpellé : c’est ça que je voulais faire ! »
Il a fallu encore quelques années à Mireille pour concrétiser son projet : après cinq ans dans des directions départementales de l'équipement comme dessinatrice puis comme instructrice des permis de construire, elle passe le concours interne des Parcs nationaux en 1999… dont elle sort première. « J’ai donc choisi mon affectation en premier, sourit Mireille. J’ai choisi un poste aux Écrins, dans le Valbonnais, où je suis arrivée le 1er septembre 1999. Je suis restée dix mois là-bas avant d’échanger avec une collègue et de prendre un poste à Réallon. » Un lieu qu’elle n’a plus quitté, puisque c’est là qu’elle a œuvré jusqu’à sa retraite le mois dernier. Mireille confirme : « C’est l’endroit où je voulais être. J’avais flashé au moment de mon travail sur le sentier d’interprétation. »
Des compétences et des passions au service du Parc
Elle n’a jamais regretté son choix, puisqu’après 26 années au service du Parc national, dont 25 à Réallon, c’est un bilan sans détour qu’elle dresse de sa carrière. « C’est un métier que j’ai fait avec passion, dans lequel j’ai toujours été heureuse, explique Mireille. En tant que garde, on est parfois dans le dur, ça fait partie du métier. Mais ça devient des bons souvenirs ! » Cette grande sportive, accompagnatrice en montagne depuis 1996, a pu allier son goût de la montagne et de la nature avec l’envie d’apprendre et de transmettre. « On apprend tous les jours de nouvelles choses, et c’est sans fin ! sourit Mireille. On apprend un peu par soi même, et beaucoup par les échanges avec les collègues. Et c’est un plaisir de voir après une animation que les gens sont contents, qu’ils repartent avec quelque chose en plus. »
Au delà de la richesse, la variété est le mot qui revient le plus dans le discours de Mireille. « Le métier de garde est extrêmement varié. Un jour, on peut être avec 25 enfants, un autre, tout seul en montagne. Un jour, on s’intéresse à la botanique, un autre à la petite faune. » Mireille a également mis ses compétences au service de plusieurs groupes thématiques au sein du Parc, dont ceux consacrés aux glaciers et à l’image. Pour cette deuxième thématique, Mireille, photographe aguerrie, a été une grande contributrice à la photothèque du Parc, avec pas moins de 17 000 clichés versés ! « J’étais déjà bien branchée photo avant mon arrivée au Parc, donc ça a été un plaisir de continuer dans le cadre professionnel, raconte Mireille. Ce que je vois tous les jours en montagne, les lumières, les plantes, les animaux... c’est bien de le garder en mémoire, mais la photo permet de l’immortaliser. Je suis fière d’avoir certaines de mes photos dans le calendrier du Parc, sur des cartes postales ou des posters. »
Une personnalité rassembleuse
Le portrait de Mireille serait incomplet si l’on n’abordait pas ses nombreuses qualités humaines. Ce sont ses collègues de l’Embrunais les mieux placés pour en témoigner. Pour Olivier Lefrançois, garde-moniteur, « Mireille fait partie de ces rencontres qui marquent une vie, qui donnent de la force pour aller de l’avant, car elle sait partager son enthousiasme et sa joie de vivre auprès de tous même dans les moments difficiles. » Jean-François Lombard, chef du secteur, complète : « Mireille est une personne qui rassemble une équipe de travail. Elle est facilitatrice du travail d’équipe par son enthousiasme permanent sur l’ensemble des missions d’un secteur, sa gaieté naturelle et ses propositions d’entraide chaque fois que c’est nécessaire. » Cet esprit d’équipe et de camaraderie entretenu par Mireille lui est d’ailleurs particulièrement cher : « J’ai eu de la chance dans mon secteur, j’ai plus travaillé avec des copains qu’avec des collègues. On a les mêmes affinités, les mêmes envies, et on partage beaucoup de choses. Je continue à faire des sorties avec eux, et j’espère que ça va continuer ! »
Mireille à l'œuvre dans quelques uns de ses (nombreux) domaines de compétences
Mireille Coulon a été remplacée par Benoît Gineste, garde-moniteur à qui nous souhaitons la bienvenue.