Stéphane D’Houwt : une carrière au service de la communication et des sentiers

-A A +A
Après Mireille Coulon en juin, les équipes du Parc national souhaitent une belle retraite à Stéphane D’Houwt, technicien sentiers, travaux et signalétique, qui achève une carrière riche et variée de 30 ans tout ronds au service du Parc. Très impliqué et appliqué, Stéphane a eu à cœur de faire avancer l’établissement dans ses domaines de compétences.

Une première vie dans l’audiovisuel

Stéphane D'Houwt en 1995 © PNE Rares sont les agents du Parc à avoir connu deux carrières bien distinctes au sein de l’établissement. Stéphane D’Houwt en fait partie, tour à tour chargé de mission audiovisuel, de 1995 à 2004, puis technicien sentiers, de 2004 à 2025. Il faut dire que Stéphane a plus d’une corde à son arc : diplômé de l’École nationale du bois d’Épinal, il arrive dans les Hautes-Alpes à 19 ans où il enchaîne les saisons en stations, sur les alpages et dans les forêts, avant de reprendre des études dans l’audiovisuel à Marseille. De retour à Gap, il devient photographe professionnel, profession qu’il exercera pendant sept ans. « C’est comme ça que j’ai connu le Parc, raconte Stéphane. En 1992, j’ai réalisé pour eux un inventaire du bâti rural privé du Valgaudemar. Quelques temps plus tard, ils cherchaient quelqu’un pour gérer leur photothèque et mettre en place un système de production d’images par les gardes-moniteurs. J’ai été embauché en 1995 comme contractuel. »

Stéphane arrive à un moment charnière de l’établissement, en pleine révolution numérique avec l’avènement d’internet et le déploiement des outils informatiques. Employé au service communication, il crée la première photothèque numérique du Parc en 1997, puis met en place les photo-constats paysagers et le premier site web du Parc en 2000. « C’était une époque passionnante et très dense, foisonnante en projets, se souvient Stéphane. On était en plein âge d’or de la communication. De nouveaux outils apparaissaient, il y avait tout à créer. On réalisait en interne toutes les publications du Parc : quatre échos des Écrins par an, les expositions... Je gérais aussi la partie informatique, avant l’arrivée des premiers informaticiens et la création du pôle systèmes d’information. »

Stéphane D'Houwt en 1997 © Claire Gondre - PNE Stéphane D'Houwt en 1997 © Claire Gondre - PNE

Décembre 1997 : Stéphane présente les nouveaux outils multimédia à ses collègues

Un engagement pour les sentiers des Écrins et d’ailleurs

Stéphane D'Houwt en 2012 © PNE En 2004, une occasion se présente : Stéphane tente le concours de technicien de l’environnement, qu’il réussit. « J’avais envie de revenir sur un poste de terrain avec des choses plus concrètes. Le poste de technicien sentiers au Parc s’est libéré au moment où j’ai passé le concours. En intégrant le service aménagement, je suis donc revenu à mon premier métier », sourit Stéphane. Pendant les 21 années qui suivent, Stéphane s’investit au service des sentiers et des passerelles du massif : gestion des gros chantiers et des travaux sous-traités, invention de solutions techniques pour la signalétique et les passerelles, appui au travail des ouvriers sentiers des vallées, valorisation de leurs savoir-faire…, le tout dans le souci constant de garantir la sécurité des randonneurs et des agents. Parmi les grands projets qui ont marqué les sentiers du massif (et l’emploi du temps de Stéphane), on peut noter le programme Grand Tour des Écrins, qui a permis de remettre à niveau les sentiers sur les grands cols du GR54 entre 2016 et 2021, et le plan France Relance, qui a financé quatre gros chantiers sur les sentiers et six passerelles entre 2021 et 2023.

L’engagement de Stéphane ne s’est pas limité aux Écrins, puisqu’il a également contribué activement aux projets collectifs des Parcs nationaux de France. « J’ai participé aux travaux pour remettre à niveau la charte de la signalétique pédestre, détaille Stéphane. C’est moi qui ai réalisé tous les dessins techniques de cette charte. Dans le cadre d’un autre groupe de travail sur les passerelles en montagne, j’ai dressé une typologie des passerelles et créé les passerelles de secours. Avec les gros chantiers que j’ai supervisés pour le Grand Tour des Écrins, ça fait partie de mes grandes fiertés. »

Petit bilan de fin de carrière

Stéphane D'Houwt en juin 2025 © Olivier Sabatier - PNE Au moment de dresser le bilan de cette vie professionnelle bien remplie pour le compte du service public, le ton est sans appel. « Ma carrière a été très enrichissante et mes postes successifs m’ont passionné, résume Stéphane. J’ai travaillé dans des conditions privilégiées, au sein d’une équipe riche de savoir-faire et de compétences. C’est une chance. »

Pour sa deuxième carrière sur les sentiers, Stéphane garde en mémoire la grande diversité des projets menés : « De tous les chantiers que j’ai gérés, aucun n’a été pareil, c’est quand même remarquable. » Et lorsqu’on lui demande celui qui l’a le plus marqué, il n’hésite pas longtemps : « Le plus beau chantier est celui de la passerelle suspendue de Clapouse, au-dessus d’Ailefroide : 27 mètres de long à 7 mètres de hauteur, suspendue entre deux mélèzes. Un exemple de réversibilité et d'intégration paysagère. » Les passerelles ont donc formé un fil conducteur dans sa vie professionnelle… même à la veille de son départ en retraite. « Jusqu’au dernier jour, j’aurai été occupé avec une passerelle », s’amuse Stéphane (celle du Counit, dans le Valgaudemar, a été détruite fin juin 2025).

Des qualités et des compétences reconnues

Stéphane D'Houwt by himself © Stéphane D'Houwt Pour mener à bien tous ces projets, Stéphane a pu compter sur de solides qualités personnelles et professionnelles. Ses collègues du service aménagement s’accordent ainsi sur sa rigueur, son sens de l’organisation, sa probité, son implication dans le travail et sa très grande expertise dans tous ses domaines professionnels. Isabelle Vidal, la cheffe du service, témoigne : « Dans les deux métiers qu’il a exercés au Parc, Stéphane a toujours eu la volonté de faire avancer l’établissement. C’était une vraie préoccupation que le Parc soit exemplaire dans tout ce qu’il faisait, dont les sentiers. Il était très attaché à la sécurité du public en montagne par exemple. Il a été une grande force de proposition par rapport aux ouvrages, aux passerelles, en particulier ces dernières années avec les dégâts récurrents sur les sentiers. »

Très appliqué et disponible pour son service et ses collègues en vallées, il a acquis au fil du temps une grande connaissance du massif (et certainement le record de tours du parc en voiture !). D’une grande discrétion, il n’en est pas moins resté attentif et à l’écoute de ses collègues, ne refusant jamais une occasion de discuter environnement, voyages, art ou musique.

Stéphane D'Houwt et l'équipe sentiers du Briançonnais en 2008 © PNE

Stéphane D’Houwt a été remplacé sur son poste par Étienne Charles. Bienvenue à lui !