De la neige d’Orcières aux turbines du Sautet

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Sondage par carottage au lac des Estaris - © C. Croce-Evin - PNE
Le point commun entre la neige tombée à Orcières et la production hydroélectrique du barrage du Sautet ? L’eau bien sûr ! Chaque hiver, les gardes-moniteurs du Champsaur-Valgaudemar réalisent des relevés nivologiques pour aider EDF à estimer les quantités d’eau qui viendront grossir le lac du Sautet au printemps… et ainsi optimiser la production d’électricité.

Retour dans la station d’Orcières pour les gardes-moniteurs du Champsaur-Valgaudemar. En plus du sondage par battage réalisé chaque semaine pour Météo France, ils chaussent les skis deux fois par mois pour recueillir des informations nivologiques pour le compte d’EDF. Il s’agit cette fois d’un sondage par carottage et pesée, qui permet d’évaluer la quantité d’eau en puissance qui sera libérée au printemps avec la fonte de la neige. Grâce à une modélisation du bassin versant du Drac, EDF détermine ainsi le niveau d’eau à venir en aval, dans le lac du Sautet. À la clé : une meilleure gestion du niveau du lac et de la production hydroélectrique.

Après avoir récupéré le matériel (carottier, potence et balance), le binôme de gardes-moniteurs glisse vers les hauteurs de la station. L’itinéraire est fixe, cinq sites sont à mesurer au fil de la montée, le dernier étant situé au lac des Estaris. À chaque point, le même procédé est répété : mesure de la hauteur de neige, prélèvement d’une carotte de neige sur toute la hauteur du manteau, pesée de la carotte.

Carrotage au lac Jujal - © C. Croce-Evin - PNE Sondage par carottage, pesée au lac des Sirènes - © C. Croce-Evin - PNE
Les cinq prélèvements de neige se font de manière circulaire autour de la perche. Plus la saison avance, plus on s'en écarte pour éviter de sonder là où l'on a marché précédemment. 

L’épaisseur de la hauteur de neige est calculée facilement, grâce à la perche peinte présente sur chaque lieu de sondage. Pour le carottage, les choses se compliquent un peu : malgré un couteau à l’extrémité du carottier qui facilite son enfoncement dans la neige, il est parfois difficile d’atteindre le sol, neige dure oblige. C’est pourtant une condition obligatoire pour bénéficier d’une carotte complète et représentative. Autre difficulté : arriver à retirer la carotte de neige sans la casser ! Une fois ces deux challenges relevés, il ne reste plus qu’à effectuer la pesée grâce à la balance électronique. C’est le poids de chaque carotte qui permet de calculer la densité de la neige et donc son équivalent en eau.

Pour compléter ces mesures, un autre itinéraire est également réalisé deux fois par mois dans le vallon de Prapic, avec des points de sondage répartis jusqu’au lac des Rougnous.

Atmosphère ensablée en direction de Prapic - © C. Croce-Evin - PNE