Une nouvelle convention pour l’alpinisme, l’escalade et le canyonisme

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Alpinisme, escalade et canyonisme : 3 sports qui ont en commun de se pratiquer en montagne et notamment dans les Écrins. Depuis 1992, une convention unit le Parc national, les fédérations sportives, la compagnie des guides et d’autres partenaires afin de préserver le caractère sauvage du massif tout en permettant la pratique de ces disciplines. Le 5 juillet 2022, les différents partenaires se sont retrouvés à la Bérarde pour signer une convention actualisée.

Signature de la convention alpinisme, escalade et canyoning à la Bérarde (5/07/2022) © P. Navizet - PNE

De gauche à droite, Jean-Marc Vengeon, membre de la compagnie des guides Oisans-Écrins, Françoise Ducoeur, vice-présidente de la FFME, Jean-René Minelli, membre de la compagnie des guides Oisans-Écrins, le représentant du PGHM de l'Isère, Arnaud Murgia, président du CA du Parc national, Pierre Commenville, directeur du Parc national, Julien Charron, chargé de mission activités de pleine nature, et Frédi Meignan, vice-président de Mountain Wilderness.

Une démarche historiquement collective

Comme l’a fait remarquer Arnaud Murgia, président du conseil d’administration du Parc national, « le choix de signer cette convention à la Bérarde, sous la tête de la Maye et face à la barre des Écrins, est chargé de symboles car c'est en ces lieux que l'histoire de l'alpinisme s'est écrite avec les générations de guides de haute montagne ». Depuis l’âge d’or de l’alpinisme au 19e siècle, la pratique de la haute montagne a beaucoup évolué, notamment avec l’arrivée de nouveaux matériels et de nouvelles disciplines comme l’escalade et le canyonisme. C’est pour encadrer ces sports dans les Écrins et se fixer des règles communes que le Parc national et les signataires se sont engagés dans une première convention en 1992. « En initiant une démarche de conciliation il y a 30 ans pile, le Parc a été visionnaire, a commenté Frédi Meignan, vice-président de Mountain Wilderness, lors de la signature de la nouvelle convention. Cette démarche de travailler ensemble pour faire des bons choix, c'est inspirant pour notre devenir, dans un contexte où la montagne évolue sous les effets du changement climatique ».

Signature de la 1ère convention alpinisme et escalade (5/02/1992) © PNE

Signature de la convention alpinisme, escalade et canyoning à la Bérarde (22/07/2012) © PNE

Signature de la toute 1ère convention en 1992 (en haut) et de la convention actualisée en 2012 (en bas).

Des nouveautés concernant l’équipement d’itinéraires

Après une première réactualisation de la convention en 2012, les signataires se sont de nouveau réunis le 5 juillet 2022 pour ratifier officiellement la convention cuvée 2022 : étaient notamment représentés la Fédération française de montagne et d’escalade, la compagnie des guides Oisans-Écrins, les PGHM des Hautes-Alpes et de l’Isère, l’association Mountain Wilderness, et l’association des élus des communes du parc national des Écrins.

La nouvelle mouture de la convention met ainsi en place un permis d’exploration pour les équipeurs souhaitant ouvrir de nouvelles voies d’escalade et d’alpinisme en cœur de parc. Si le secteur est prometteur, les équipeurs, après avoir adressé un compte-rendu de leur projet, peuvent bénéficier d’un avis favorable du Copil pour équiper s’il estime que les enjeux naturalistes, éthique, historiques et économiques sont pris en compte. Si les travaux envisagés sont conséquents ils doivent passer par la procédure d’autorisation de travaux en cœur. Le texte met également l’accent sur l’évolution de l’équipement liée au réchauffement climatique et au retrait glaciaire notamment, avec la possibilité de rééquiper les voies historiques lorsque c’est nécessaire. Ceci en gardant l’esprit de l’ouverture et le caractère de l’itinéraire.

 

Signature de la convention alpinisme, escalade et canyoning à la Bérarde (5/07/2022) © P. Navizet - PNE Signature de la convention alpinisme, escalade et canyoning à la Bérarde (5/07/2022) © P. Navizet - PNE

Refuges et changement climatique

Lors de leur prise de parole, Jean-René Minelli et Jean-Marc Vengeon, coprésidents du bureau des guides de la Bérarde et représentants de la Compagnie des Guides Oisans-Écrins ont également abordé la question du dérèglement climatique en montagne, sous l’angle des refuges. « En complément de la collaboration autour de la convention, il est important de nous rappeler que les guides ont besoin des refuges et que l'évolution de la montagne se pose aussi pour les refuges. Cette agora, cette forme d'intelligence collective, pourrait être mobilisée pour travailler sur ce que l'on veut à l'avenir pour les refuges de montagne. Comment faire évoluer les refuges vers des formes légères, démontables et adaptables aux effets du changement climatique ? » Des remarques qui ne sont pas tombées dans l’oreille d’un sourd, puisque Arnaud Murgia a promis que « dès 2023, le Parc national mettra tout le monde autour de la table pour travailler sur l'avenir des refuges. Les guides, les gardiens, la FFCAM, les associations et les administrateurs pourront s'exprimer et donner leur avis. »

 

Les signataires de la convention :

La Fédération Française de la Montagne et de l'Escalade, la Fédération Française des Clubs Alpins de Montagne, la Compagnie des guides Oisans-Écrins, le représentant des Grimpeurs Equipeurs, le Syndicat national des gardiens de refuge, le PGHM de l'Isère, l’association Mountain Wilderness, l’association des élus des communes du parc national des Écrins, le Département de l'Isère, le Département des Hautes-Alpes, la DDT 05, la DESDN 05, le Président et le Directeur du Parc national des Ecrins.