Les prairies de fauche, un atout à préserver

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Elles n’abritent pas forcément de plantes rares : c’est leur diversité et leur résilience qui font leur richesse. Exploitées depuis des siècles par les éleveurs pour nourrir le bétail l’hiver, les prairies de fauche en montagne sont aujourd’hui en déclin en France et dans les Écrins. Pour les pérenniser, le Parc national et l’INRAE (Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’alimentation et l’Environnement) lancent cette année le projet Praidire.

Prairie fleurie © Thierry Maillet - PNE

Des bienfaits importants dans le contexte de changement climatique

Rousserolle verderolle dans une prairie d'Orcières © Marc Corail - PNEOn ne présente plus les nombreux atouts des prairies permanentes en montagne : à l’agriculteur, elles fournissent un stock fourrager de bonne qualité ; côté environnement, elles accueillent jusqu’à 70 espèces végétales et animales (dont beaucoup d’insectes et d’araignées) et stockent le carbone dans le sol ; et pour le plaisir des yeux, elles offrent une belle variété de paysages en montagne.

Grâce à la grande diversité et résilience de ces prairies, l’éleveur bénéficie de beaucoup de souplesse dans leur exploitation et peut compter sur cette ressource au fil du temps malgré les aléas climatiques. Pourtant, les prairies de fauche en montagne sont actuellement en régression, menacées par l’abandon de la fauche au profit du pâturage, et par l’intensification des pratiques agricoles (fauche précoce, fertilisation importante, retournement du sol).

Mieux les connaître pour inciter à leur conservation

Lys martagon dans une prairie d'Orcières © Marc Corail - PNEPour mieux connaître l’usage et la contribution des prairies dans les exploitations agricoles, en savoir plus sur le rôle de la diversité floristique dans l’adaptation au changement climatique, et in fine, inciter les agriculteurs à conserver leurs prairies, le Parc national, l’INRAE et le CERAQ (CEntre de Ressources pour l’Agriculture de Qualité et de montagne) lancent le projet Praidire.

Dans les trois ans qui viennent, cette initiative permettra de réaliser des enquêtes auprès d’éleveurs et d’acteurs de neuf territoires des Alpes, dont deux dans les Écrins (Lautaret et Embrunais). Pour chacun de ces territoires, la qualité fourragère des prairies sera analysée et mise en perspective avec les pratiques agricoles locales afin d’établir en quoi les « bons gestes » sont favorables aux prairies. Les résultats de ces travaux donneront lieu à des restitutions auprès des agriculteurs et à un séminaire en fin de projet.

Une journée mondiale le 25 mai

Prairie fleurie, glacier Blanc dans le fond © Thierry Maillet - PNELa Journée mondiale des prairies naturelles, créée l’an dernier à l’initiative de l’association inter-Parcs du Massif central, aura lieu dimanche 25 mai. Elle vise à sensibiliser à la préservation et à la valorisation de ces surfaces. Du 24 mai au 15 juin prochains, des animations sont prévues dans toute la France. 

Pour plus d’infos, consulter le site web des Pâturages du Massif central.