
Les travaux de restauration de la montée de l'oratoire à Prapic, sur l'itinéraire du saut du Laîre, ont commencé au début du mois de septembre.
Voilà près de trois années qu'ils sont envisagés par la commune d'Orcières mais au regard des contraintes du site, le délai de conception du projet est compréhensible.
Situé dans le cœur du parc national des Ecrins, à la sortie du hameau de Prapic, cet itinéraire emblématique accueille plus de 800 visiteurs par jour pendant la haute saison touristique. Cet accès est également utilisé par les éleveurs et agriculteurs du village qui, par leur travail quotidien, maintiennent la qualité paysagère et environnementale du plateau de Charnières.
Cet itinéraire a donc une double vocation, touristique et agricole, avec pour chacune d'elle des conditions d'usages différentes : faire passer un tracteur et une remorque de foin en même temps qu'un groupe de scolaire implique une plate forme large et sécurisée.
C'est en fonction des besoins de ces usagers qu'a été construit le cahier des charges de ce projet. Le Parc national des Écrins y a ajouté ses préconisations pour ce type de travaux en zone cœur, en tenant compte des particularités géologiques des sols en place.
Pour ce travail complexe, la commune a confié une mission d'étude à un cabinet spécialisé, IMS_RN, maître d'œuvre à Montbonnot, qui a intégré l'ensemble des attentes pour proposer la solution technique mise en œuvre aujourd'hui.
La nature des sols impliquait une technique douce pour aménager la plateforme, en s'appuyant sur les sols sans apport supplémentaire de matériaux externes.
L'objectif principal étant de soutenir la piste en aval, le bureau d'étude a proposé la mise en place de structures métalliques en X (prototype Vela) connectées à des ancrages profonds dans la pente. Un grillage tendu sur ces structures permettra de remblayer l'ouvrage avec des matériaux du site, triés et préparés sur place.
Le traitement de l'érosion est en cours par la pose d'une toile de jute plaquée permettant de revégétaliser la pente avec des essences arbustives locales. La cueillette et le prélèvement de boutures sur place seront complétés par des plans en pot fournis par une pépinière locale.
Afin d'améliorer l'évacuation des eaux de ruissellement et de fonte, une cunette centrale en pierres de site et béton a été réalisée. Elle sera raccordée à un exutoire réalisé lors d'une première intervention en 1999.
Bénéficiant d'une météo exceptionnellement favorable, l'entreprise Attilio Lazzarotto (venue de Trivero, en Italie) a déjà mis en place une grande partie des structures de confortement de la piste. La fin des travaux est prévue pour mi octobre 2011.
Les résultats de ce chantier seront particulièrement suivis en raison du caractère innovant des techniques employées mais aussi pour évaluer ce type d'intervention dans une zone protégée d'une grande sensibilité paysagère.