Refuges sentinelles, l'observatoire de la haute-montagne

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Un premier séminaire technique, les 9 et 10 juin à la galerie de l'Alpe du Col du Lautaret, rassemblera des scientifiques et des acteurs de la montagne pour élaborer, en s'appuyant sur le réseau des refuges, un dispositif d'observation en altitude, aussi bien pour les sciences de la nature que pour les pratiques touristiques et sportives.

Quelques heures après la visite du secrétaire d’État à l’enseignement supérieur et à la recherche, la galerie de l'Alpe rassemblera, les 9 et 10 juin, les acteurs de la montagne pour le lancement du projet « refuges sentinelles ». Le Parc national des Écrins et le laboratoire de recherche en sciences sociales PACTE sont à l'initiative de ce programme.

Pour répondre à des objectifs communs, ils ont engagé un partenariat avec le LabEx Innovation Et Territoires de Montagne et l'approche pluridisciplinarie de la Zone Atelier Alpes du CNRS pour l'organisation de ces journées.

Ce projet s'inspire directement des dispositifs « alpages sentinelles » et « lacs sentinelles » déjà mis en place avec succès dans le parc national des Écrins.

L'élaboration collective d'un programme de long terme

La conception d'un dispositif d'observation expérimental en haute montagne est au coeur de ce projet. Il vise à réunir l’ensemble des acteurs concernés afin de construire un observatoire scientifique basé sur le refuge comme lieu de mesure, de travail, d’hébergement et d’échanges.

Le séminaire permettra d’élaborer collectivement les bases du dispositif « refuges sentinelles », en invitant les participants à s'exprimer sur la question et éventuellement à présenter leurs travaux et activités susceptibles d'y contribuer.

Le projet vise à construire une convergence, une mutualisation et un croisement de recueil de données qui impliquent aussi bien les sciences de la nature (climat, écologie d’altitude et verticale, phénologie, géomorphologie, glaciologie) que les sciences sociales (fréquentation, usages récréatifs, impacts et perception du changement climatique, accidentologie, pratiques professionnelles des métiers de la montagne).

capteurs altitude - © Parc national des Ecrins Alpinisme -  Grande Ruine - glacier supérieur des Agneaux - © Ludovic Imberdis - Parc national des Ecrins

Pour cela, l'ensemble des acteurs concernées seront impliqués : gardiens, fédérations sportives, espace protégé, guides, accompagnateurs, usagers. Chacun des participants, grâce à ses connaissances et ses expériences dans son domaine d'activité, pourra contribuer à enrichir le programme et rendre les démarches constructives et évolutives.

Anticiper les mutations de la montagne

Face au changement culturel, aux crises environnementales et aux incertitudes économiques, les acteurs de la montagne sont confrontés à des enjeux accrus et complexes d’observation, de compréhension et de gestion de ces mutations.

Pour comprendre les mutations et évolutions de la montagne,  la suite du projet sera définie lors du séminaire grâce aux contributions des acteurs impliqués.

Alpinisme - Crevasses glacier Blanc © T.Maillet - Parc national des Ecrins

La haute montagne constitue un terrain d’observation spécifique peu observé. Or, les refuges sont des bases avancées privilégiées pour suivre des processus géophysiques, climatiques et biologiques ainsi que les pratiques touristiques et sportives.

La volonté est de tester le processus à l’échelle d’un panel raisonné de refuges destiné à couvrir des configurations diversifiées en matière d’altitude, de processus naturels, de logiques de fréquentation et de contextes touristiques.

Les organisateurs ont espoir de tester le dispositif en 2017.