Nul besoin d’aller très loin. Des traces et des indices, les animaux en laissent partout, il suffit d’apprendre à les reconnaître. Une fois « initié », il est bien plus facile de les observer…
Cet hiver, des animations étaient proposées au départ de la Maison du parc de Briançon pour inviter les jeunes enfants à l’observation des traces d’animaux et de tout indice que la nature peut offrir concernant leur présence.
Une neige fraîchement tombée offre une belle occasion d'observer les signes qui témoignent de la présence des animaux.
Explorer un environnement forestier à la recherche d'indices avec des clés d'identification en main, permet souvent de faire de belles découvertes.
"Sur les sentiers forestiers qui menaient au parc de la Schappe et au Fort des Têtes à Briançon, les enfants étaient très étonnés de voir à quel point ces traces étaient nombreuses et variées !" témoigne Tatia qui a organisé ces sorties, prenant un réel plaisir à montrer aux enfants que "sur 100 mètres de chemin forestier, très proche d'une ville de montagne, on peut trouver des dizaines d’indices laissés par les animaux forestiers et souterrains, à condition de savoir les détecter…"
De beaux instants de partage, de découverte et de jeux.
"Nous avons pu comparer de nombreuses empreintes d'animaux : chien, chat, renard, lièvre, oiseaux….
Nous avons aussi appris et vu que les empreintes des animaux telles qu’on les trouve représentées dans un livre restent un peu éloignées de la réalité. Selon les terrains, les conditions climatiques ou encore la vitesse et/ou saut de l’animal, les empreintes sont plus ou moins aisément reconnaissables. C’est tout un travail de détective de trouver pourquoi et comment une empreinte laissée prend finalement telle ou telle forme.
Nous avons observé qu'ils marchent la plupart du temps dans leurs propres empreintes. Leurs pattes arrières marchent dans les empreintes des pattes avant. Le renard le fait à la perfection.
Lorsqu’un animal court très vite, les pattes arrières peuvent parfois dépasser les empreintes des pattes avant.
La nature est un livre ouvert et pour pouvoir le lire, il faut pouvoir déchiffrer les caractères qui le composent dans des situations très variables.
Nous avons eu la chance de découvrir certains indices :
En observant un tronc d’arbre « mort » encore debout, nous avons remarqué des trous dans l’écorce : voilà le signe laissé par un pic-vert qui cherchait de la nourriture.
Quand on enlève un bout d’écorce ou s’il est déjà enlevé, on peut parfois voir les sillons laissés par des larves sous l’écorce, signe que la vie continue, même si l’arbre est « mort ».
– dans les écorces des arbres, nous avons pu voir des restes de graines encastrés : un oiseau (comme le pic) utilise les fentes d’écorces pour y poser les graines dans le but de les coincer et de les ouvrir avec son bec.
– des cônes de pin/épicéas rongés par les animaux nous indiquent qui les a « dégrainés » : les pics par exemple les picorent à raison de 5 000 coups en 5 min ; les écureuils arrachent les écailles en délaissant la partie principale et terminale.
– les branches des arbres en bordure de forêt sont mangées par les animaux. En présence de biches/cerfs, les branches d’arbres sont mangées jusqu’à une hauteur de 1m80 environ. S’il y a des chevreuils, les branches sont rasées environ à 1m50.
Selon la taille des animaux, les chemins sont plus ou moins visibles/larges/hauts. Les animaux se déplacent pour se nourrir, fuir et pour ne pas dépenser plus d’énergie que nécessaire. Le chemin idéal pour un animal n’est pas forcément le plus court mais le plus adapté à ses besoins.
Quel émerveillement pour les enfants de pouvoir observer à l'aide de la lunette ou de jumelles, deux chevreuils montant dans la forêt en direction du Fort des Trois Têtes, un cerf tranquillement installé sous la Croix de Toulouse et, non loin de lui, un chamois vaquant tranquillement à ses occupations...
A proximité des buissons, des petits accenteurs mouchets, plutôt timides, agitent leurs ailes et leur queue en cherchant de la nourriture.
En levant les yeux au ciel, c'est un ballet aérien d'une cinquantaine de chocards à bec jaune au-dessus de la Cité Vauban.
Un peu plus tard, un écureuil descend le long tronc d'un arbre, la tête en bas…, avant de remonter ce tronc avec une grâce dans ses mouvements et une vivacité hors pair."
Petits trappeurs en herbe… A l'hiver prochain pour de nouvelles aventures !
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