COMMUNIQUE d’Arnaud Murgia, Président du Parc national des Ecrins

-A A +A
Le Parc national des Écrins ne peut pas être la victime des incertitudes budgétaires nationales

Réuni ce mardi 25 novembre au Bourg d’Oisans, le Conseil d’administration du Parc national des Écrins a adopté son budget 2026 dans un climat de forte préoccupation. Si ce budget a pu être validé, c’est uniquement grâce aux voix des représentants de l’État et à la mienne, afin de permettre la continuité de l’action publique et de donner un cadre à l’engagement quotidien des agents du Parc. La quasi-totalité des élus locaux se sont abstenus, non par désaccord, mais pour marquer leur inquiétude face à une situation financière devenue instable et imprévisible.

Un budget 2025 sous pression

L’établissement fait face à un déficit prévisionnel de 1,2 million d’euros pour 2026. Cette tension n’est pas conjoncturelle : elle résulte de trois années de revalorisations insuffisantes de la subvention pour charges de service public, alors même que les coûts et exigences réglementaires, décidés au niveau national, augmentent. Cette équation place aujourd’hui notre Parc dans l’impasse budgétaire.
Pourtant, les missions demeurent aussi nombreuses qu’impérieuses : protéger les patrimoines naturels et paysagers, accueillir le public, entretenir les sentiers, accompagner les communes et mener les recherches scientifiques indispensables à la compréhension de nos milieux de montagne. La récente reconduction du Parc sur la Liste verte de l’UICN, reconnaissance internationale d’une gestion exemplaire, démontre la qualité du travail accompli.

Une issue suspendue au Parlement

J’ai alerté l’État sur la nécessité d’une réponse rapide. Lors d’un échange tenu récemment à Paris, le secrétaire d’État à la Transition écologique, Mathieu Lefèvre, s’est engagé à soutenir une mesure d’urgence visant à augmenter la dotation des Parcs nationaux. Cet engagement doit désormais être concrétisé par un amendement porté lors de l’examen du Projet de loi de Finances au Sénat.

Plusieurs parlementaires ont déjà exprimé leur soutien, notamment le sénateur des Hautes-Alpes, Jean-Michel Arnaud, dont je salue l’implication. Ce vote est déterminant : la survie du Parc national des Écrins dépend entièrement de cette décision.

Un seuil critique

Sans revalorisation, la trésorerie de l’établissement n’excéderait pas 70 000 € fin 2026, compromettant le paiement de nos factures, de nos projets et, in fine, de nos agents. Je ne me résoudrai pas à présider un établissement public incapable d’assumer ses missions. Si les moyens ne sont pas au rendez-vous, j’en tirerai toutes les conséquences. Changer ce qu’il faut, préserver ce qui vaut
Le Parc national des Écrins est un outil unique, où services de l’État, élus locaux, associations et acteurs du territoire parviennent à dialoguer et à construire des solutions. Il cherche à innover, à s’adapter, et il fonctionne. C’est précisément pour cela qu’il doit être protégé. Le fragiliser serait un contre-sens, au moment où la transition écologique nécessite des institutions solides et lisibles.
Le Parc ne réclame pas des privilèges : il demande la stabilité nécessaire à l’exécution de ses missions.

Arnaud MURGIA
Maire de Briançon
Président du Conseil d'Administration du Parc national des Écrins