Des outils pour améliorer la surveillance, le suivi scientifique et renforcer les connaissances du Parc national des Écrins

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Ce projet bénéficiant du Fonds vert vise à atteindre 3 objectifs qui se déclinent en actions.

Objectif 1 : observer, anticiper les évolutions du territoire dans un contexte de changement climatique

Les objectifs de connaissance se concentrent sur l’évaluation des effets du changement climatique sur les milieux naturels caractéristiques de montagne (lacs d'altitude, pelouses alpines, glaciers…), ainsi que sur les activités économiques menées en cœur de Parc (pastoralisme, tourisme et activités de pleine nature) et leurs interactions avec les ressources naturelles.

Des protocoles définis en partenariat avec des universités et des laboratoires de recherche ont été testés, puis validés et donnent lieu aujourd'hui, à des réseaux reconnus « Sentinelles des Alpes » : Lacs sentinelles, Alpages sentinelles, Refuges sentinelles, GLACIOCLIM… Ces données scientifiques servent de base pour animer la concertation avec les parties prenantes et définir une gestion adaptée des activités socio-économiques de montagne (pastoralisme, accueil touristique) afin de préserver les milieux et leurs espèces, tout en poursuivant les activités humaines nécessaires à la vie et à l’économie des vallées et de la montagne. Le but étant de maintenir une gestion équilibrée des ressources naturelles et des activités anthropiques.

Le réseau « Sentinelles des Alpes » déployé dans le PNE, couvre les suivis de milieux complémentaires et caractéristiques des territoires de haute montagne (lacs d’altitude, alpages, glaciers) et des interactions de la faune domestique sur les habitats naturels.

Les protocoles de mesures physiques et climatologiques mis en œuvre au PNE sont un dispositif relativement complet : mesures de l’eau, des sols et de l’air, en lien avec la connaissance de la biodiversité (espèces et milieux naturels) et nécessitent du matériel de mesure bien spécifique.

Action : Renouvellement du matériel nécessaire à l’évaluation du changement climatique sur la biodiversité

Achat de capteurs

Pour mettre en œuvre les protocoles Lacs sentinelles, Alpages sentinelles et Refuges sentinelles, le PNE investit dans des capteurs pour effectuer les mesures physiques de l’air (température, pluviométrie), des sols (température et teneur en eau du sol, à plusieurs profondeurs), et pour les lacs, de l’eau (température, taux d’oxygène, luminosité). Pour compléter ces relevés, les agents du PNE effectuent des prélèvements d’eau qui seront analysés par un laboratoire spécialisé pour déterminer la teneur en chlorophylle, les espèces de phytoplanctons et de zooplanctons présentes, ainsi que leur densité.

Lacs sentinelles © J.P. Telmon - PNE Alpages sentinelles © C. Coursier - PNE Refuges sentinelles © L. Gerald - PNE

Achat de matériel de suivi de glacier

Suivi du glacier Blanc © M. Bouvier - PNE Depuis le début des années 2000, le PNE a mis en œuvre avec le soutien de l’INRAE le protocole international GLACIOCLIM, pour réaliser le suivi du glacier Blanc. Les agents du PNE réalisent des mesures 4 fois/an pour évaluer la hauteur de neige et de glace cumulée pendant l’hiver et fondue pendant l’été (mesures de masses d'accumulation et d'ablation), pour observer l’avancée ou le recul du glacier d’une période à une autre (mesures de fronts correspondant à des relevés topographiques). Pour cela, le PNE doit disposer de matériel spécifique, transportable et adapté aux conditions de haute montagne.

Objectif 2 : renforcer la qualité de la connaissance des espèces emblématiques et de leur habitat naturel

Les objectifs de connaissance ciblent certaines espèces caractéristiques des milieux d’altitude appelées aussi espèces blanches (Lagopède, Lièvre variable…). Ces espèces aux statuts de conservation défavorables (quasi menacées, inscrites sur les listes rouges nationales) quoique non protégées par la réglementation voient leur population diminuer pendant que leur habitat naturel régresse à cause du réchauffement climatique et de l’artificialisation des sols dû à l’étalement des activités humaines (extension des domaines skiables, développement des activités de pleine nature hivernales, pastoralisme…). Le maintien d’une mosaïque de milieux naturels, ainsi que la préservation des fonctionnalités et continuités écologiques contribuent grandement à la conservation de ces espèces. C’est pourquoi le PNE doit avoir une connaissance fine et précise de ces espèces et de leur habitat et des interactions avec les activités humaines.

Action : Du matériel et des études au service de la connaissance et de la surveillance des espèces emblématiques et des habitats

► Analyses génétiques des crottes de lièvre variable

Lièvre variable © M. Coulon - PNE Sur 2 sites pilotes, les agents du PNE recherchent les traces et collectent les crottes de lièvres pour récupérer les informations génétiques qu’elles contiennent. Il s’agit d’un protocole scientifique dont l’objectif est d’étudier la démographie et de mieux comprendre la répartition hivernale du blanchon, notamment vis-à-vis de son cousin le lièvre d’Europe, qui pourrait gagner de l’altitude. Le changement climatique est en effet susceptible de perturber l’équilibre entre ces espèces, pourtant bien adaptées à leur habitat respectif. Un laboratoire spécialisé dans les analyses génétiques de cette faune sauvage effectue les analyses et interprète les résultats.

Achat de loupes binoculaires

Grâce à la diversité de son relief, le PNE recense à ce jour 2500 espèces végétales allant du robuste mélèze des pentes abruptes à la microscopique chlamydomonas des névés. Afin de déterminer les plantes collectées lors des inventaires et suivis réalisés, le PNE a besoin d’acheter deux loupes binoculaires qui serviront aussi lors des formations à la botanique des agents de terrain.

Achat de jumelles

Pour mettre en œuvre ses protocoles de comptage et d’observation, les agents du PNE ont besoin de jumelles de très bonne qualité afin de ne pas fausser les observations. Ces outils servent pour les suivis des espèces emblématiques et indicatrices de la gestion de milieux telles que la grande faune (chamois, bouquetins), les rapaces (aigles, gypaètes, vautours), les galliformes de montagne (lagopèdes, tétras lyre) et les oiseaux de montagne (programme STOM, Suivi Temporel des Oiseaux de Montagne).

Objectif 3 : gérer la réserve intégrale du Lauvitel

La réserve intégrale du Lauvitel créée en 1995 est un espace de référence pour appréhender les évolutions naturelles exemptes de perturbations humaines. Sa vocation est d’être un espace d’observation scientifique à long terme permettant de mesurer les évolutions des paysages et des écosystèmes en conditions naturelles. La connaissance du patrimoine biologique, le recueil de paramètres physiques, le suivi des dynamiques naturelles (géomorphologie et écologie fonctionnelle) occupent une place importante dans le plan de gestion de cette réserve. La mise en œuvre de ce programme scientifique pluridisciplinaire nécessite de moyens techniques et humains spécifiques renforcés par de nombreux partenariats scientifiques.

Action : Des équipements pour le suivi scientifique et la gestion de la réserve intégrale du Lauvitel

► Achat d’une station météo

Il y a 20 ans, le PNE a installé une station météo qui est implantée au plus près de la réserve intégrale, mais sans y pénétrer, tout en étant située sur un lieu sécurisé. Cette station est devenue vétuste et a besoin d’être remplacée afin de maintenir le recueil de données fiables. Pour garantir la continuité des données, la future station aura les mêmes fonctions de base que l’actuelle et mesurera :

  • la température de l’air,
  • l’humidité relative,
  • le vent (force et direction),
  • le rayonnement solaire,
  • la pluviométrie (date/heure/quantité en mm).

Une convention de partenariat avec l’Université de Lyon 3 a été signée pour faire l’analyse des données.

Station météo du Lauvitel © D. Fiat - PNE

Achat de moyens de transport pour accéder à la réserve intégrale

Arrivée dans la réserve intégrale du Lauvitel © M. Corail - PNE Pour réaliser la surveillance et les nombreux suivis, les inspecteurs de l’environnement, les agents du PNE et les scientifiques ont besoin de se rendre dans la réserve du Lauvitel et de transporter le matériel nécessaire à la mise en œuvre des protocoles. Le seul accès à la réserve se fait en traversant le lac du Lauvitel, c’est pourquoi le PNE a besoin d’investir dans l’achat d’une nouvelle barque non motorisée, l’ancienne étant vétuste.

 

Budget : 91 110 € - Financement France nation verte : 72 888 €