Le glacier de Laurichard

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Glacier rocheux de Laurichard © Joël Faure - Parc national des Ecrins

Très discrets et méconnus car peu visibles, les glaciers rocheux sont pourtant très répandus. Ils se forment là où les parois produisent beaucoup d'éboulis. Ils constituent un véritable béton de glace et de blocs car les interstices entre les blocs rocheux se comportent comme des pièges à froid et se comblent de glace à partir  de la neige et de l'eau de fusion. Ce sont de véritables modeleurs des paysages montagnards et, qu'ils soient actifs ou fossiles, ils constituent de véritables réservoirs d'eau qu'il faut éviter de polluer par des aménagementes inopportuns.

Des études qui font référence

Celui du Laurichard (Col du Lautaret) est étudié depuis 1979. Des travaux qui permettent de connaître les vitesses d'écoulement du glacier et leurs variations annuelles, de mieux comprendre le changement climatique en analysant les dynamiques géomorphologiques (éboulis, permafrost, glacier rocheux). Après plus de trente ans, les résultats de ces mesures deviennent significatives !

Sa largeur est d'environ 200 mètres dans le haut pour 50 mètres au front. En surface, les cailloux très abondants (4 à 5 mètres d'épaisseur environ) protègent la glace "interne" des températures estivales.
Ce glacier rocheux est issu d'un éboulis qui a enseveli de la glace provenant, soit d'une transformation de névés ou des dépôts d'avalanches, soit du regel d'eau de fonte, formant ainsi une sorte de "béton de glace"... pourtant relativement mobile.

En moyenne, dans sa partie la plus raide, le glacier se déplace d'environ 1,50 m par an contre 5 à 10 cm dans sa partie basse. Une sacrée dynamique pour ce qui semble un éboulis figé...

Voir les travaux de Xavier Bodin, chercheur EDYTEM (université de Savoie)

Quid du réchauffement climatique ?

Les glaciers rocheux avancent plus ou moins vite en fonction de la température. Les températures plus chaudes enregistrées ces dernières années dans les Alpes ont d'ailleurs eu pour conséquence la déstabilisation de certains glaciers rocheux (notamment en Suisse mais aussi en Haute Ubaye), qui sont désormais surveillés par des services de prévention des risques.
Aucun souci pour le glacier rocheux du Laurichard qui s'étale sur une pente terminée par un replat : les randonneurs pourront observer encore longtemps ce témoin d'une activité périglaciaire encore bien vive.

A lire

Au centre de documentation du Parc national des Ecrins :

  • Les glaciers, Les cahiers thématiques du Parc national des Ecrins, 31 p., 2005
  • Géodynamique des éboulis et formes associées de la Combe de Laurichard Hautes-Alpes, thèse, FRANCOU B., Université scientifique et médicale de Grenoble, 153 p., 1981
  • Géodynamique du pergélisol de montagne : fonctionnement, distribution et évolution récente - l'exemple du Massif du Conbeynot (Hautes-Alpes), thèse, BODIN X., Université Paris-Diderot, 272 p., 2007

Les glaciers - cahier thématique

Territoire Écrins est un pari pour partager à la fois des connaissances scientifiques, une réalité de terrain et l’expérience humaine de ceux qui sont en charge de la connaissance et de la préservation d’un territoire. Les glaciers des Écrins sont au coeur des préoccupations du montagnard d’aujourd’hui comme d’hier. Prenant la suite d’illustres prédécesseurs, savants, guides, forestiers, le Parc national des  Écrins associé au Laboratoire de Glaciologie et de Géophysique de l’Environnement mesure, évalue et raconte. Une vraie aventure des temps modernes qui participe à un travail en réseau pour tenter de répondre à la question du devenir des glaciers et des conséquences du réchauffement climatique. Toute une équipe, pourtant peu habituée à écrire, a voulu témoigner et faire partager ses modestes connaissances sur les glaciers des  Écrins.

Lire le dossier Au cœur du glacier rocheux du Laurichard

Le vallon de Laurichard et son glacier rocheux © Bernard Nicollet - Parc national des Ecrins
Glacier rocheux de Laurichard © Bernard Nicollet - Parc national des Ecrins
Le Grand Galibier depuis le glacier de Laurichard en premier plan © Mireille Coulon - Parc national des Ecrins