À Briançon, il y a deux saisons, disent les mauvaises langues: l’hiver et le 14 juillet. L’été est court dans le nord des Hautes-Alpes. Pourtant, l’afatoulier ou marmottier, autres noms du prunier de Briançon, y produit des fruits mûrs en début d’automne. Rappelant les prunes, les afatoules, jaunes à chair verdâtre, se développent sur l’arbre fruitier réputé pour être, avec sa ville, le plus haut d’Europe. Au printemps, ses délicates fleurs blanches forment des bouquets vaporeux dans les milieux secs et pierreux, parfois même dans les éboulis. Il a jadis été planté dans les haies, où on le trouve encore. C’est une espèce endémique du sud-ouest des Alpes.
Une prune qui cache bien son jeu
Promeneur curieux, méfie-toi de l’afatoule ! Crue, elle ne présente pas grand intérêt, sa saveur âcre n’en fait pas une gourmandise. Il faut la cuire pour qu’en compote ou en confiture, avec force miel et sucre, elle devienne mangeable, quoique très acide. En revanche, l’amande de son noyau a longtemps permis de produire une huile, très fine, douce et parfumée, consommée dans les Hautes-Alpes comme huile de table mais aussi utilisée pour l’éclairage. Au XIXe siècle, en Provence, elle était deux fois plus chère que l’huile d’olive. Il faut dire que pour en produire un litre, dix mille amandes étaient nécessaires…
A écouter
La chronique Nature consacrée au Prunier de Briançon sur la RAM, radio associative des Hautes-Alpes : Le prunier de Briançon, le plus haut d'Europe ?
A lire
Au Centre de documentation du Parc national des Ecrins :
- La Garance voyageuse, revue n° 85, pp. 35-41 : Prunes et pistoles dans les Alpes du Sud, 2009
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