Avec ses ailes diaphanes, vertes et nervurées de brun violacé, on dirait un vitrail. C’est une merveille, cette isabelle ! D’autant plus belle qu’elle est difficile à apercevoir. Et pour cause : d’abord elle est nocturne, ne sortant guère avant 22 h ; ensuite, elle est rare ! Enfin, malgré une belle envergure, elle est presque indétectable dans les branches de pins. Même son histoire est étonnante : l’espèce n’a été découverte qu’en 1839, dans les sierras madrilènes, et fut dédiée à une reine, Isabelle II d’Espagne. En 1922, on découvrit la sous-espèce galliaegloria dans les Hautes-Alpes et, plus tard, encore trois autres sous-espèces dans les montagnes d’Espagne et dans les Pyrénées orientales françaises.

Nourritures frelatées

La sous-espèce qui nous concerne est endémique des Alpes du Sud, et fréquente principalement dans les forêts de pins sylvestres du bassin durancien de l'Embrunais et de la Vallouise. Elle est exclusivement liée aux  pins sylvestres dont la chenille consomme les feuilles. L’adulte, lui, ne se nourrit pas et ne vit pas plus de cinq jours au printemps… Fragile beauté ! Une étude a montré que des clones de pins sylvestres, utilisés en foresterie et résistant à un hyménoptère ravageur, étaient nocifs à l’isabelle. Collectionneurs peu respectueux, modification de son habitat et éclairage nocturne contribuent également à sa raréfaction.

A lire

Au centre de documentation du Parc national des Ecrins :

• Contribution à la connaissance de Graellsia isabelae galliaegloria Oberthur (Lepidoptera, Attacidae) connu uniquement de France, Rapports d'études de l'Opie, Volume 3, 36 p., 1998

Insectes et autres petites bêtes en montagne

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