T comme... Triton alpestre

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Le triton alpestre est un amphibien de l’ordre des urodèles

triton alpestre consommant larves de moustiques © M.Corail -PNE

Les tritons comme les salamandres appartiennent à l’ordre des urodèles. Ils se distinguent des anoures (grenouilles et crapauds) car ils gardent leur queue à l’âge adulte, après la métamorphose.

Tous les amphibiens sont des vertébrés à la peau nue et au sang froid. Ils sont dits « ectothermes » : leur température corporelle n’est pas constante comme celle des mammifères et leur corps ne produit pas de chaleur. Leur température interne dépend donc de la température du milieu dans lequel ils se trouvent.

 

La femelle et le mâle, pas vraiment pareils

tritons alpestres consommant larves de moustiques © M.Corail -PNE

Il existe un fort dimorphisme sexuel. On appelle comme ça l’ensemble des différences morphologiques entre le mâle et la femelle d’une même espèce.

Le mâle lors de la période de reproduction (soit en livrée nuptiale) est d’une rare beauté avec sa fine crête dorsale ponctuée de noir et de blanc, ses flancs marbrés de bleu et sa face ventrale d’un orange profond.

D’une taille moyenne de 10 cm, la femelle est plus grande que le mâle mais présente une apparence plus discrète : de coloration plus terne, les marbrures dorsales sont plus marquées. Il n’y a ni crête dorsale, ni ligne bleue sur les flancs.

 

Leurs pattes arrières possèdent 5 orteils et leurs pattes avant 4 doigts. Ses pattes soutiennent évidemment le corps de l’animal lors des déplacements à terre mais sont étalées de chaque côté du corps quand le triton repose sur le ventre.

Caractère typique des tritons, la queue du Triton alpestre est aplatie verticalement.

 

Chez la descendance !

 

Chez les tritons, les larves et les adultes ont des formes similaires. Ils nagent de la même façon, en utilisant leur queue comme propulseur. En période de reproduction, les différences entre mâles et femelles augmentent et permettent de distinguer encore mieux les mâles avec leurs couleurs plus vives et l’apparition de leur crête dorsale. Larve triton alpestre © A.Christophe - PNE

 

Un autre adepte de la haute altitude

 

C'est le seul triton présent dans les Écrins ! On peut l'observer dans certains lacs de montagne, jusqu'à 2 500 m d'altitude d’où son nom ! On le retrouve aussi en vallée dans des mares, fossés et dans de petits étangs.

Tritons alpestres au lac de Sebeyras © V.Dominique - PNE

 

Il a une double vie !

 

Le triton alpestre, en bon amphibien (du grec amphi qui signifie « des deux côtés », et bios qui signifie « la vie ») se situe à la charnière entre le milieu aquatique et le milieu terrestre. Il a donc deux « vies » bien distinctes !

Pendant la période de reproduction, au printemps et été, il est aquatique. Sa peau rugueuse et terne sur terre, d’un brun-verdâtre, devient alors plus colorée, perméable et visqueuse et lui permet partiellement de respirer sous l’eau. On dit que le triton est alors « en phase aquatique ». Durant cette phase, le triton alpestre peut ainsi rester plusieurs minutes sous l’eau, mais réalise de fréquentes allées et venues en surface pour respirer et compléter ainsi son besoin en oxygène. La réadaptation des adultes à la vie terrestre, qui peut débuter dès juin, ne survient pas avant août en altitude ou en plaine dans les étangs froids.

triton alpestre © M.Corail - PNE

Il sort alors de l’eau et mène une existence discrète entre les pierres et sous le bois mort. Sa peau devient plus rugueuse et hydrophobe, s’assèche et devient plus résistante. Le triton commence sa « phase terrestre ».

 

L’adaptation aux conditions rudes de la montagnedessin triton alpestre © A.Perruchon-service civique PNE

En montagne, le triton alpestre peut rester toute l’année dans l’eau ! Son cycle de reproduction est alors modifié et peut s’étaler sur deux ans.

Il existe aussi une adaptation extrême dans certains lacs de montagne (notamment dans certains lacs des Écrins!). En effet, certaines larves de tritons ne se métamorphosent pas, conservent leurs branchies et une vie à 100 % aquatique et continuent de grandir jusqu’à atteindre une taille similaire à celle d’un triton adulte (ayant réalisé sa métamorphose). Ces individus très particuliers acquièrent également la possibilité de se reproduire. On appelle cela la néoténie. Information intéressante : dans certains lacs, notamment dans le Parc des Écrins, on peut trouver des populations naturelles où cohabitent des individus pleinement métamorphosés et des tritons alpestres néoténiques.
 

 

Pour en savoir +

Sur le site internet du parc :

A lire :

  • "Les gardes fontaines", n°89 la hulotte, éditions Passerage

  • "Triton alpestre : zoom de saison", n°141/avril 2022, la salamandre junior

Activités
  • Le plus élégant de tout les tritons : le triton alpestre ! Voilà sa carte d'identité à télécharger dans les documents ci-dessous avec son petit jeu !

Les réponses

cf fichier pdf: correction jeu triton alpestre