Après les séances à l'école et autour de l'école, les élèves sont allés au Bourg d'Oisans, le 24 mars, pour poursuivre leur enquête sur le site de l'Espace naturel sensible de Vieille Morte.
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Dès notre arrivée au Rafour, nous retrouvons Eric Ollieu, garde moniteur du Parc national.

Les herbes sont recouvertes de givre en ce matin du 24 mars.

Et déjà un premier arrêt :
- Quel est cet arbre ? Sapin ou épicéa ?

- C’est un épicéa. Picéa tête en bas, sapino tête en haut...

Nous sortons la clé de détermination pour vérifier ce moyen mnémotechnique.

 Et quel est cet arbre ?

Une écorce orangée, des aiguilles, un cône...

Un pin sylvestre !

Nouvelle vérification avec la clé de détermination utilisée en classe par Eric lors des séances précédentes.

Mais qui a mangé ce cône ?

De nombreux cônes déchiquetés jonchent le sol.

C’est un oiseau.

Un pic l’a coincé dans les branchages pour arracher les écailles et manger les deux graines. 

Plus loin, Eric propose de séparer la classe en deux groupes afin de partir à la recherche d’indices de présences dans les haies qui entourent les prairies de la plaine de Bourg d’Oisans.

Ainsi durant une vingtaine de minutes, chaque groupe de deux élèves écrit ses découvertes sur un papier.

Empreintes de chevreuil, bouttis de sanglier,  nids d’oiseaux, crottes de cerf, fientes d’oiseaux, mais aussi sentes dans la prairie...

La mise en commun est riche. Et le calme revenu, Eric peut observer des mésanges perchées dans les arbres et plus haut dans le ciel, le couple d’aigles royaux qui tourne sur son territoire.

Le chemin longe un des petits cours d'eau alimentés par les sources présentes sur le site. Ici des grenouilles ont déjà pondu des amas d’œufs comme dans la petite mare de l’école.

Là, il faut faire attention aux ruines de vieilles maisons avant d’arriver à une clairière aménagée par le conseil général de l'Isère pour favoriser l’installation de sonneurs à ventre jaune.

Des arbres ont été abattus car cet amphibien préfère les espaces dégagés et ensoleillés. Des cuvettes ont été creusées et se sont remplies d’eau. Les branchages ont été entassés et laissés au sol afin de créer des abris pour l’hiver. Mais pourquoi avoir laissé cet arbre mort coupé à trois mètres du sol ?

Il fallait bien protéger les promeneurs d’une chute d’arbre mort sur le sentier...

Mais plusieurs trous creusés par les pics peuvent servir de nids aux sittelles torche-pots par exemple.

Des noix rongées par de petites dents de mulot !

Eric prévient du danger de glissade sur les pentes qui bordent les mares.

Dans celle-ci, les sonneurs viennent chaque année se reproduire. Par contre jamais dans celle-là toute proche.

Ce matin, les deux mares sont à une température de 8°C.

Trop froide pour le sonneur qui préfère au moins 11°C.

Je reprendrai la température cet après-midi avec vos camarades pour vérifier si l’une chauffe plus vite que l’autre...

Dans la plaine, de nombreuses sources sortent en tourbillonnant... Les panneaux indicateurs jaunes montrent le chemin.
Quel âge a cet arbre coupé ? Pour le savoir, il suffit de compter le nombre de cernes. Chaque cerne représente une année.

Et voilà une barrière ! Pourquoi a-t-on pu barrer ce chemin et l’interdire à la circulation entre le 31mars et le 1er septembre ?

Il existe une autre route carrossable le long de la digue. Ainsi les sonneurs à ventre jaune pourront pondre leurs œufs dans les ornières sans risquer d’être écrasés.
Les véhicules, les 4x4, eux reprendront cette piste à l’automne et l’hiver et creuseront de nouvelles ornières.

Mais voilà l’autre groupe des grands. Profitons-en pour pique-niquer avec eux sur la digue, le long de la Romanche.

Comment les géologues expliquent la présence de fossiles autour de ce site ?

Après le repas pris en commun, le groupe des CP CE1 continue ses découvertes avec Thierry Grand, géologue.

En chemin, chacun goûte l’ail de l’ours et la partie sucrée au goût vanillé de la primevère.

Le pissenlit m_160321 040 et l’anémone fausse renoncule... m_160321 042

Thierry montre les traces de sangliers qui se sont roulés dans la boue. Quand la boue aura séché, le sanglier pourra se frotter contre un arbre et se débarrasser ainsi de ses parasites...

Un blaireau est passé par là et a laissé de belles empreintes de pelotes à cinq doigts.

Petite pause pour une photographie de classe. Le chemin est long pour découvrir le torrent asséché qui descend de la falaise. m_160321 038

Thierry explique les trois outils du géologue :

Le marteau de géologue, la loupe..

L’acide chlorhydrique..

Alors comment est composée cette montagne qui domine la plaine du Bourg d’Oisans ?

Elle est plissée.

Les pierres sont calcaires car elles réagissent à l’acide chlorhydrique

Partons à la recherche de petits fossiles.

Chacun recherche son fossile dans le torrent asséché aujourd’hui mais qui déborde lors des fortes pluies ou des orages, entraînant de la falaise des fragments de roches.

Lors de la mise en commun, Thierry précise que les fossiles proviennent d’une partie dure d’animaux semblables à la seiche actuelle : les bélemnites. Ces animaux marins prouvent qu’autrefois, au temps des dinosaures, au Jurassique, la mer recouvrait la terre. Certains animaux morts ont été recouverts de couches et se sont fossilisés. Les camarades de la classe des grands ont aussi trouvé le fossile d’une ammonite.

Et le grand père de Gaspard a donné à l’école un fossile d’ammonite qu’il avait trouvé en creusant le tunnel du funiculaire à la station des Deux-Alpes. Comment les fossiles de ces animaux marins ont pu se retrouver en montagne ?

L’écorce terrestre est composée de plaques tectoniques qui se déplacent. La plaque de l’Afrique a glissé vers celle de l’Europe et formé les plissements des couches déposées au fond de la mer. Puis en glissant, elle a soulevé la plaque européenne et formé des montagnes, élevant vers les sommets les animaux fossilisés.

Après une courte marche, nous reprenons le car à Basset, là où nous avions déposé le groupe des grands ce matin.