Et de 5 pour les gypaètes de haute Romanche !

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L’année commence avec une bonne nouvelle du côté de l’Isère : le trio de gypaètes barbus a entamé une couvaison la semaine dernière. Souhaitons-leur comme en 2021 de mener à bien leur reproduction !

Les 3 gypaètes barbus en vol Les 3 gypaètes barbus en vol

C’est le lundi 10 janvier, soit avec un peu plus de 15 jours de décalage par rapport à la ponte de 2020, que la nouvelle est tombée. Elle nous est parvenue de Marie-Françoise Aubert, habitante de Clavans passionnée de ces grands rapaces, qui observe patiemment leurs allées et venues depuis des années. Elle nous explique : « En fin d’année 2021, le trio a chassé le gypaéton de l’hiver précédent. Jusqu’au dimanche 9 janvier, je n’ai rien vu de particulier, les gypaètes continuaient de s’accoupler. Mais le lendemain, j’ai observé 2 oiseaux au nid, ce qui est inhabituel. Quelques heures plus tard, l’un est resté au nid et n’en a plus bougé. La couvaison avait commencé ! ».

Le gypaéton de février 2021 avant que ses parents ne le chassent Le gypaéton de février 2021 avant que ses parents ne le chassent

L'aire est la même que l'an passé, dans les falaises en rive gauche de la Romanche, sur la commune de Mizoën. « Les gypaètes ont changé leurs habitudes cette année, ils ont choisi un nouvel endroit pour s’accoupler. Mais pas pour leur nid ! » Le lieu semble donc leur plaire, malgré les conditions rigoureuses (plein nord, à 1 800 mètres d’altitude). « Ça ne m’étonne pas tant que ça finalement, commente Marie-Françoise. Les gypaètes sont des oiseaux du froid, qui montent en altitude dès qu’il fait chaud ».

Les 3 gypaètes au nid Les 3 gypaètes au nid

Pour rappel, c’est un trio reproducteur qui officie en haute Romanche : une femelle et 2 mâles, dont Basalte, relâché en 2012 dans les Cévennes et équipé d’une bague. Petite anecdote du moment, le 2e mâle cherche visiblement à s’impliquer davantage dans la couvaison… « Il veut toujours couver ! s’amuse Marie-Françoise. L’autre jour, il a même poussé la femelle pour prendre sa place dans le nid. Mais elle ne se laisse pas faire ! ».

La femelle au nid en train de couver La femelle au nid en train de couver

Comme chaque année, une zone de sensibilité majeure est mise en place autour du nid pour assurer la tranquillité des rapaces dans leur reproduction. À proximité immédiate de l’aire, toute activité humaine est interdite ; dans la zone dite tampon, les survols sont interdits. Merci à tous de respecter cette réglementation !

La femelle se nourrit entourée de ses corbeaux... La femelle se nourrit entourée de ses corbeaux...

Autre bonne nouvelle pour cette espèce quasiment disparue en Europe au XXe siècle : un autre couple de gypaètes installé non loin, côté savoyard du col du Galibier, est en passe de se reproduire également. Cyril Coursier, technicien du patrimoine dans le Briançonnais pour le Parc national, explique : « Ils ont construit leur nid sur la commune de Valloire. Mais comme leur territoire de chasse est vaste, on les voit régulièrement en haute Guisane jusqu'au Monêtier. La nouvelle de leur couvaison devrait tomber d'un jour à l'autre, mais comme le secteur de leur nid est difficilement accessible l'hiver, il est compliqué d'avoir des infos régulières ».

Pour eux comme pour notre trio de la haute Romanche, rendez-vous début mars pour la naissance de leur petit, si tout se passe bien !