
La charte au cœur des discussions
La charte du parc national arrivant à son terme en 2027, une évaluation finale a été réalisée. Elle a mis en évidence un bon bilan, avec de nombreux projets mis en œuvre sur le territoire par le Parc et des partenaires variés. Sur cette base, les administrateurs étaient invités à se prononcer sur le renouvellement du document pour quinze nouvelles années ou sur sa révision totale. Ils ont finalement opté pour un renouvellement. Deux pistes d’amélioration qui ont été préconisées par le bureau d’étude au moment de l’évaluation finale ont également été adoptées : renforcer l’animation du projet de territoire auprès des collectivités et des agents du Parc, et s’appuyer sur la charte pour construire une démarche d’adaptation du massif au changement climatique. Sur ce dernier point, le Parc national débutera en 2025 un travail de concertation auprès des agents et acteurs dans les différents domaines de la Charte (pastoralisme, tourisme, sentiers…).
À l’heure actuelle, 49 communes des Écrins ont ratifié la charte. Une nouvelle période d’adhésion devrait s’ouvrir prochainement pour les quelques communes qui ne l’ont pas fait il y a dix ans.
Le vote d’un budget sous contrainte
Autre thématique importante abordée en conseil d’administration : le budget pour 2025. Compte tenu de l’augmentation des charges de fonctionnement du Parc et de la stagnation de ses ressources pérennes, les administrateurs ont adopté un budget en déséquilibre malgré des économies drastiques de fonctionnement. Dans ce contexte contraint, ils ont également voté une motion budgétaire commune à plusieurs Parcs nationaux qui demande à l’État de réévaluer les dotations budgétaires et de maintenir le nombre d’emplois afin que les Parcs nationaux puissent à la fois mettre en œuvre leur charte et assurer leur rôle de relais de la stratégie nationale de la biodiversité.
Le territoire face aux effets du dérèglement climatique et à l’avenir
Le conseil d’administration a également été l’occasion de faire le point sur les conséquences des violentes intempéries de l’automne 2023 et de l’été 2024. En 2024, un budget exceptionnel a ainsi du être mobilisé pour remettre en état sentiers et passerelles sur le territoire : 300 000 €, avec une participation importante de l’État (via la stratégie nationale biodiversité) et des Départements de l’Isère et des Hautes-Alpes qui ont permis de remettre en état 16 km de sentiers. De gros chantiers à venir ont aussi été identifiés, mais leur mise en œuvre, coûteuse, devra être arbitrée cet hiver dans la perspective de l’évolution du schéma de sentiers entretenus par le Parc.
Toujours sur ce sujet, Arnaud Murgia, le président du conseil d’administration, a invité Jean-Louis Arthaud, maire de Saint-Christophe-en-Oisans, à témoigner sur la catastrophe de La Bérarde, sur l’actualité des reconstructions des accès et les perspectives de travail sur l’avenir des lieux. La mise en place d’un « atelier des territoires » financé par le Ministère de la transition écologique sur proposition du Parc national a été actée. L’animation de cet atelier devrait être assurée par la communauté de communes de l’Oisans en lien avec la DDT 38.
Quelques présentations de l’action du Parc
Parmi les autres sujets abordés en conseil d’administration, le bilan de masse du glacier Blanc a fait l’objet d’une présentation, tout comme le projet Royaume qui vise à conserver les populations de reines des Alpes, actuellement en déclin, en concertation avec les acteurs du pastoralisme et de la forêt. Enfin, le rapport d’activité 2023, reflet des actions et du dynamisme des agents du Parc en faveur de la protection et du développement respectueux du massif dans le cadre de la charte, a été approuvé en séance.
Ce conseil d’administration s’est déroulé en présence d’un invité spécial : Philippe Rogier, représentant de la direction de l’eau et de la biodiversité (ministère de la transition écologique). Tous les Parcs nationaux français œuvrent sous la tutelle de cette direction. Philippe Rogier a souhaité assister à la réunion pour appréhender la dynamique d’action et de gouvernance du Parc national, dans le contexte particulier d’exposition croissante aux effets du changement climatique.